Port Anvers : Et un, et deux et troisième mouvement social
Le 20 mai, le port d’Anvers subi sa troisième journée de grève depuis le début de l’année. Les opérations portuaires sont touchées.
Le 20 mai, à l’appel des deux syndicats ACOD et ABVV, un mouvement national a touché l’économie belge. Les syndicats s’opposent à la réforme des retraites engagée par le gouvernement fédéral. Un mouvement qui a touché toute l’économie du pays et notamment le port d’Anvers-Bruges.
Des perturbations dès le 19 mai au soir
Dès les 19 mai en milieu d’après-midi, le site internet du port averti les opérateurs des perturbations à venir. Ainsi, l’autorité portuaire indique dans un communiqué que ce mouvement peut avoir un impact sur le trafic maritime. Une alerte qui se confirme quelques heures plus tard. Ainsi, à 20h00, les entrées et sorties de navires sont perturbées. Les écluses de Kallo sont arrêtées en raison de ce mouvement. Elles permettent de relier l’Escaut au Deurganckdok. Quant au remorquage, il est opérationnel à 70%.
Les écluses limitent le passage
Le 20 mai, les perturbations sur le site d’Anvers sont nombreuses. Les écluses pour accéder aux quais sont réservés soit aux navires de moins de 180 m de long soit uniquement aux unités fluviales. L’autorité portuaire constate le retard de 14 navires en entrée et de 11 navires en sortie. Quant au transport fluvial, il est limité en fonction des opérations dans les écluses.
Zeebrugge : le fluvial perturbé
Sur le site de Zeebrugge, le site internet ne mentionne pas de perturbations à l’intérieur du port. Un navire en sortie est retardé. Quant au transport fluvial, il reste perturbé jusqu’au 21 mai à 6h00. En effet, les liaisons vers le réseau belge se fait par des écluses. Leur fonctionnement est interrompu en raison du mouvement social. Des perturbations qui durent jusqu’au 20 mai à 21h00.
La reprise d’activité le 21 mai
Les deux sites d’Anvers et de Zeebrugge annoncent une reprise de l’activité à la normale dès le 21 mai à 8h30. Le port doit maintenant gérer les navires en attente tant en entrée qu’en sortie. Ces perturbations interviennent alors que le port d’Anvers est affecté par une congestion. En effet, dans son rapport d’avril sur le marché maritime, DHL indique que les ports d’Europe du Nord sont fortement impactés. Les ports d’Anvers-Bruges, Southampton et Le Havre subissent des retards à l’entrée des navires. Ainsi, la congestion portuaire et les mouvements sociaux constituent des facteurs d’aggravation de la situation à Anvers-Bruges.
Les français s’attachent au port d’Anvers
Ce mouvement ne semble pas faire réagir les industriels. Chaque mouvement social dans les ports français suscite une envolée lyrique de la part des chargeurs et des commissionnaires sur la situation sociale en France. Alors, pour l’éviter, ils sont nombreux à avoir opter pour de nouvelles routes logistiques vers les ports belges. La raison invoquée est « le manque de fiabilité sociale des ports français ». Depuis le début de l’année, les menaces de grève dans les ports français ne se concrétisent pas. Pourquoi, les industriels français ne reviennent pas dans les ports français ? L’explication tient à la difficulté de changer les schémas logistiques. Or, modifier une chaîne logistique des ports français vers ceux de Belgique doit être tout aussi compliqué. Et si, finalement, les chargeurs français n’aimaient pas les ports français, malgré leurs déclarations ?