Corridors et logistique

Céréales : Haropa Port dresse un bilan contrasté pour la campagne 2024-2025

La campagne céréalière 2024/2025 s’achève sur un bilan mitigé pour Haropa Port. Les exportations totalisent 5,2 Mt.

Le contexte céréalier français pour la campagne 2024/2025 a commencé sur une note difficile. Le bilan de la récolte 2024 place cette année à un niveau au plus bas des quatre dernières décennies. Pour Haropa Port, « débuté dans un contexte défavorable, la campagne d’exportation céréalière 2024-2025 s’est achevée sur des résultats meilleurs qu’attendus », indique le port. Ainsi, la campagne 2024/2025 s’achève avec 5,2 Mt exportées.

Haropa Port voit la part de marché des flux de céréales s’améliorer

La campagne céréalière 2024-2025 est à mettre au rang des rendements les plus faibles de ces quatre dernières décennies. Ainsi, la production nationale s’est élevée à 25,5 Mt de blé tendre et 9,8 Mt pour les orges. Pour avoir un ordre d’idée, les moyennes quinquennales respectives de ces produits s’établissent à 34,6 Mt et 11,8 Mt. Les aléas climatiques, dont une pluviométrie intense, expliquent cette forte baisse. La baisse de la production a directement impacté les volumes de céréales disponibles à l’export. « Malgré la baisse de production, Haropa Port a vu sa part de marché légèrement progresser à 54% des céréales françaises exportées par voie maritime », indique l’autorité portuaire

Une baisse de 40,2% des exportations

Les quatre opérateurs de la place portuaire rouennaise affichent donc un meilleur bilan que celui anticipé en début de campagne en juillet 2024. La place portuaire rouennaise a traité un total de 5,2 Mt de céréales. Elles se répartissent entre 3,2 Mt de blé, 1,9 Mt d’orge et 90 000 t de maïs. La baisse est conséquente. En effet, les exportations céréalières accusent un repli de 40,2%. Pour mémoire, sur la précédente campagne, Haropa Port a traité 8,7 Mt. Cependant, le bilan de la campagne 2023/2024 tangente les records. Les exportations de cette campagne se classent parmi les cinq meilleures de l’histoire de Rouen.

Le Maroc au premier rang des pays tiers

La campagne céréalière 2024/2025 enregistre deux faces d’une même année. Au cours de la première moitié, à savoir de juillet à décembre, les exportations enregistrent un net recul des volumes. La seconde moitié compense ce repli. Le dynamisme de la place rouennaise est revenu avec une demande en hausse, soutenue par des prix attractifs sur les marchés internationaux. Alors, le site de Rouen de Haropa Port a vu ses exportations vers les pays de l’Union européenne croître. Les expéditions vers les pays de l’UE totalisent 1,5 Mt. Parmi les pays les plus actifs sur la place rouennaise, le Portugal qui représente 670 000 t à lui seul. Première région consommatrice de céréales françaises, le Maghreb pèse 1,67 Mt sur la campagne. Des trois pays composant cet ensemble, le Maroc remporte la palme. Pour sa part, l’Afrique de l’Ouest intervient à hauteur de 530 000 t sur cette campagne.

La Chine baisse de 84,4%

Contrairement aux années précédentes, la Chine a été beaucoup moins présente sur le marché. Les flux sont en forte baisse vers cette destination. L’Empire du milieu enregistre une diminution de 84,8% à 0,38 Mt. Enfin, les opérateurs céréaliers ont expédié vers des destinations moins habituelles telles que la Libye, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Égypte ou encore la Thaïlande. À la différence des céréales, les exportations d’oléagineux et de protéagineux ont fortement progressé. Ils augmentent de 74% à 290 000 t. Un élan qui tient notamment au bond des exportations de colza.

Des perspectives encourageantes

Les perspectives sont encourageantes pour la nouvelle campagne qui, outre sa précocité, devrait permettre de retrouver des volumes plus conséquents de céréales exportées. Ainsi, la campagne 2025-2026 qui s’ouvre, la récolte s’annonce nettement meilleure en termes de rendement et la moisson plus précoce. Les volumes destinés à l’exportation vers des pays-tiers devraient donc être largement supérieurs.

Un nouveau silo en construction à Petit-Couronne

La campagne 2024/2025 est désormais derrière. Si elle démontre des effets climatiques sur les trafics portuaires, elle n’empêche pas le port de s’adapter pour le futur. Ainsi, au cours de cette campagne, le groupe BZ a démarré les travaux de son silo sur le quai de Petit-Couronne. Le futur équipement doit permettre d’augmenter la capacité de stockage de l’opérateur. Elle passera de 75 000 t à 130 000 t. Il sera opérationnel dans le courant de 2026.

De nouvelles capacités nautiques

Pour assurer la position du site de Rouen, Haropa Port adapte le site. Ainsi, il a engagé des travaux pour améliorer les capacités nautiques du quai. La première étape vise à la mise en place de deux nouveaux ducs d’Albe en aval du quai et à allonger l’appontement de 16 m. Des nouvelles défenses d’accostage ont également été posées afin d’améliorer les conditions d’exploitation.

Une descente en bi-marée programmée réussie et prometteuse

Par ailleurs, le 7 mars, un navire a effectué une descente en bi-marée. Cette opération permet aux navires de type Panamax de charger davantage de tonnage. Ainsi, lors de leur descente de la Seine, les navires « surfent » avec la marée haute pour rejoindre l’estuaire. Cela permet de disposer d’un tirant d’eau supplémentaire. Le succès de l’opération nécessite un arrêt au poste de Radicatel. Cette procédure ouvre des perspectives intéressantes pour les opérateurs céréaliers. En effet, il permet d’envisager, lorsque les conditions le permettent, une organisation de la descente des grands vraquiers en Seine qui améliore la compétitivité et l’attractivité des silos rouennais