Marsa Maroc : un programme de 4 Md Dirhams pour son développement
L’opérateur portuaire marocain a dévoilé un programme d’investissements de 4 Md dirhams. Il vise le développement d’activité des ports de Casablanca et Jorf Lasfar.
L’opérateur portuaire marocain Marsa Maroc a publié, dans le journal Telquel, un document pour expliquer son programme d’investissements pour les prochaines années.
Des fonds à hauteur de 4 Md Dirhams pour les cinq prochaines années
L’enveloppe consacrée aux investissements du manutentionnaire s’élève à 4 Md Dirhams, soit environ 378,7 M€. Il s’étend sur les cinq années à venir, jusqu’en 2030. Cette somme doit alimenter des travaux pour l’amélioration de l’attractivité et de la compétitivité des terminaux portuaires. Le document souligne aussi que ce montant doit se concentrer sur les deux pôles portuaires de Casablanca et de Jorf Lasfar.
Renforcer la position de Marsa Maroc comme opérateur portuaire
Marsa Maroc souhaite répondre aux besoins de ses clients. « Il s’agit notamment d’améliorer la cadence et la fluidité des opérations de manutention, afin d’accélérer les délais de traitement des navires et, ainsi, réduire significativement les temps d’attente en rade et les délais de séjour à quai », précise le document. En parallèle, Marsa Maroc ambitionne d’intégrer fortement la digitalisation de l’ensemble des process portuaires. En combinant l’augmentation des capacités, des équipements de dernière génération et une digitalisation poussée, Marsa Maroc entend conforter sa position d’opérateur portuaire de référence.
Une restructuration de l’organisation
Dans le cadre de ce développement, le manutentionnaire a restructuré son organisation. Les logistiques du conteneur, du roulier et des vracs comportent chacune leurs spécificités. Pour une meilleure efficacité, Marsa Maroc adopte une approche par activité. D’un côté, les conteneurs et le roulier dépendent d’une division quand les vracs se regroupent dans une autre. « Ce découpage fonctionnel conçu pour répondre précisément aux exigences techniques et logistiques de chaque activité, a permis une meilleure allocation des ressources, l’adoption de procédés spécifiques et, surtout, une fluidification notable des opérations. »
Un montant de 850 M Dirhams pour les vracs
Dans le cadre de cette nouvelle organisation, la société dédie une enveloppe de 850 M de dirhams au renforcement des infrastructures et des équipements dédiés à l’activité vracs. La majeure partie est soutenue par un financement de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (Berd). Elle financera des projets structurants destinés à la modernisation et au renforcement des infrastructures et des équipements dédiés à l’activité vracs. L’objectif est de réduire le coût de passage portuaire et donc d’accompagner la compétitivité logistique du pays.
Le renforcement du quai polyvalent de Casablanca
Ainsi, l’activité des vracs se renforcera au port de Casablanca avec l’approfondissement du quai du terminal polyvalent. Démarrés au dernier trimestre 2024, les travaux de ce projet permettront d’augmenter la profondeur des quais afin d’accueillir des navires de plus grande capacité. Il doit réduire le délai d’attente des navires et augmenter les volumes traités pour atteindre 10 Mt/an. Les travaux seront menés en trois phases. La première mettra à disposition 230 m linéaires de quai, sera achevée au premier trimestre 2026. L’ensemble du projet sera finalisé au deuxième trimestre 2028. Un investissement de 140 M de dirhams (13,2 M€) accompagnera le renforcement du parc d’équipements des terminaux polyvalents du port.
Moderniser le terminal de Jorf Lasfar
Pour sa part, l’activité vracs du port de Jorf Lasfar s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de développement. Elle prévoit l’approfondissement et l’extension des capacités d’accueil. Les quais du terminal polyvalent seront agrandis et les équipements modernisés. Des investissements qui augmenteront la capacité du port de 50%.
Conteneurs : atteindre une capacité de 1,9 MEVP à Casablanca
Marsa Maroc n’oublie pas les flux conteneurs. Les deux terminaux de Casablanca seront modernisés. Le programme inclus l’approfondissement des quais existants, la construction de linéaires de quai supplémentaires et le réaménagement des parcs de stockage. Dans ce contexte, l’opérateur portuaire envisage d’acquérir cinq portiques de quai et 32 portiques RTG. Alors, au port de Casablanca, le terminal Est verra sa capacité passer de 700 000 EVP à 1 MEVP. L’autre terminal conteneurs (le TC3) passera d’une capacité de 600 000 EVP à 900 000 EVP. Au total, le port de Casablanca disposera, à l’horizon 2027, de 1,9 MEVP de capacité. Par ailleurs, Marsa Maroc étend sa présence avec une future implantation au port sec de Zenata.
La digitalisation et l’intelligence artificielle
Outre ces développements physiques, Marsa Maroc investi dans les flux digitaux. La digitalisation des flux constitue un pilier fondamental. Marsa Maroc déploie progressivement des services digitaux, allant de la gestion automatisée des escales à la traçabilité en temps réel des cargaisons, en passant par des interfaces de dématérialisation des procédures. À cela s’ajoute une réflexion sur les technologies d’intelligence artificielle pour optimiser la planification des opérations, la maintenance prédictive ou encore la gestion proactive des ressources. Côté reengineering des process, Marsa Maroc met l’accent sur l’optimisation, l’amélioration de la performance opérationnelle et de l’expérience client. L’objectif est d’améliorer l’offre et de continuer à l’aligner sur les standards internationaux, avec une promesse de qualité constante, aussi bien pour les grands donneurs d’ordre que pour les PME du commerce extérieur.