Le Neoliner Origin en escale à Marseille
Le 6 octobre, le Neoliner Origin, premier navire à propulsion vélique de Neoline, fait escale au port de Marseille. Il a choisi de s’amarrer aux pieds de la tour du groupe CMA CGM, partenaire de l’armement.
« En France, on n’a pas de pétrole mais on a la voile. » Ce slogan détourné, des années 70 caractérise la position de la France dans la propulsion vélique. Alors, l’escale du premier navire de Neoline à Marseille s’impose comme une réalité du développement de cette propulsion.
CMA CGM au capital de Neoline
Plus qu’une escale, cet arrêt dans la ville phocéenne est aussi la concrétisation des intérêts communs entre Neoline et le groupe CMA CGM. En effet, en 2022, l’armement marseillais entre au capital de Neoline. Une décision que le groupe marseillais veut essentielle. « CMA CGM démontre que la voile est une solution crédible pour développer une nouvelle génération de navires décarbonés. Cette alliance inédite unit l’expertise du troisième acteur mondial du transport maritime avec le savoir-faire pionnier de Neoline en propulsion vélique moderne », indique un communiqué du groupe.
Le Neoliner construit dans un chantier turc
Le Neoliner Origin a été construit par les chantiers turcs de RMK. Il mesure 136 m de long pour une largeur de 24,2 m. Le navire dispose d’un tirant d’eau de 5,5 m au port et d’un tirant d’air de 88 m. Sa propulsion principale se fait par une voilure de 3 000 m2. Sa vitesse de croisière de 11 nœuds peut augmenter à 14 nœuds avec l’aide des moteurs. Sous pavillon français, il est armé avec 13 membres d’équipage. Avec son garage principal de 1150 m2, un entrepont de 368 m2 et un garage inférieur de 850 m2, il peut charger du matériel roulant et du fret conventionnel. Il est doté d’une rampe arrière de 12 m.
Une rotation transatlantique
Cependant, cette escale marseillaise est avant tout un clin d’œil à son partenaire armatorial. Le navire est destiné à naviguer en Atlantique. En effet, il est affecté à une rotation entre le GPM de Nantes Saint-Nazaire, Saint Pierre et Miquelon, Baltimore et Halifax. Une rotation complète qu’il réalise en 25 jours. Il relie Saint-Nazaire à Saint Pierre et Miquelon en huit jours. Il rejoint ensuite Baltimore en quatre jours. Après, il escale à Halifax trois jours plus tard. Enfin, il escale de nouveau à Saint Pierre et Miquelon avant de rentrer à son port d’attache. Des rotations qui intéressent déjà les chargeurs. Ainsi, Neoline a déjà des contrats avec des grands chargeurs comme Renault, Bénéteau, Manitou, Hennessy, Clarins, La Fournée dorée et Longchamps. Des industriels qui exportent une partie de leur production vers les États-Unis.
Un taux de fret stable
Ces industriels trouvent avec Neoline une solution décarbonée pour leur chaîne logistique. À l’heure de l’ETS, Neoline permet de réduire l’empreinte carbone et d’apporter des solutions tarifaires intéressantes. L’armement assure un taux de fret stable sans avoir la variable liée au prix des soutes. Pour le groupe CMA CGM, ce navire présente de nombreux atouts. Il met en avant sa propulsion hybride voile/moteur. « Elle assure une fiabilité des traversées, tandis que son design intègre des outils de simulation numérique de routage météo pour choisir en temps réel les trajectoires les plus efficaces », souligne un communiqué du groupe CMA CGM. De plus, le partenariat entre CMA CGM et Neoline s’inscrit dans l’ambition de l’armement marseillais « de renforcer son expertise en matière de propulsion vélique, dans le but de l’intégrer concrètement à sa stratégie de décarbonation. »