Ports

Afrique : Marsa Maroc et Ictsi se développent

En Afrique, les opérateurs de terminaux portuaires continent leur développement. Ictsi s’implante en Afrique du Sud et Marsa Maroc entre au capital de Boluda Maritime Terminals.

Selon le premier bilan de la Cnuced, les pays du Sud tirent la croissance économique. Parmi ceux-ci se retrouvent les États du continent africain. Un mouvement qui incite les opérateurs portuaires mondiaux à entrer dans les terminaux à conteneurs.

Marsa Maroc entre au capital de Boluda Maritime Terminals

Alors, le 15 décembre, Marsa Maroc entre au capital de Boluda Maritime Terminals (BMT). L’opérateur portuaire marocain a pris 45% du capital de la société espagnole. Une opération qui demeure soumise à l’approbation des autorités de concurrence. La filiale manutention de Boluda traite, en moyenne, un million d’EVP par an. Elle est implantée dans neuf ports de la péninsule ibérique et aux îles Canaries. Ce rapprochement s’inscrit dans la stratégie des deux sociétés de consolider leur position sur le corridor Maroc-Espagne. Ce partenariat marque une étape clé pour Marsa Maroc. En effet, cette prise de participation renforce la présence régionale de l’opérateur marocain. Au gré des acquisitions, Marsa Maroc dispose désormais de 34 terminaux dans 20 ports.

Ictsi entre sur le Pier 2 de Durban

Plus tôt dans le mois de décembre, le 10, Ictsi confirme son arrivée sur le sol sud-africain. Le manutentionnaire basé aux Philippines remporte la concession du second terminal à conteneurs du port de Durban. Une entrée importante. L’Afrique du Sud demeure le dernier pays du continent à ne pas avoir ouvert sa manutention portuaire au privé. En accordant la concession du Pier 2 de Durban, le gouvernement entre dans un programme de réformes économiques majeures.

Une société commune détenue majoritairement par Transnet

Le contrat signé entre Transnet et Ictsi prévoit la création d’une société commune, Newco. Elle sera détenue à 51% par Transnet et 49% par Ictsi. La société aura en charge l’exploitation et la modernisation du terminal à conteneurs sud-africain. Cette société devient opérationnelle le 1er janvier 2026. La conclusion de cet accord intervient après deux ans de négociation. En effet, en 2023, Transnet a sélectionné Ictsi comme candidat privilégié pour la concession.

Passer la capacité de 2 MEVP à 2,8 MEVP

Le Pier 2 du terminal à conteneurs de Durban dispose de la plus grande capacité. Il annonce 2 MEVP de capacité annuelle. L’arrivée de Ictsi dans le port de Durban s’accompagne d’un programme de modernisation des outils. Ainsi, il est prévu qu’à terme, le Pier 2 de Durban offre une capacité annuelle de 2,8 MEVP. De plus, les nouveaux outils permettront une amélioration de la productivité de 18 mouvements par heure actuellement à 28 mouvements par heure. « Ces améliorations devraient permettre de réduire les coûts logistiques et d’améliorer la qualité du service », assure Michelle Phillips, directrice générale du groupe Transnet.

Durban, victime de congestion

Pour mémoire, le port de Durban se place au 77° rang mondial des ports conteneurisés, dans le classement de Dynamar. Il a réalisé en 2024 un trafic de 2,6 MEVP, en progression de 4% par rapport à l’année précédente. Cependant, Durban est fréquemment victime de congestion dans ses terminaux à conteneurs. La sortie des boîtes peine à se faire, soulignent les observateurs. L’arrivée de Ictsi doit améliorer les mouvements. L’objectif est de placer le port sud-africain parmi les hubs de l’ouest de l’océan Indien.