Ports

La Chine intervient dans la cession de Hutchison Ports

La Chine demande que Cosco Ports entre dans le tour de table de la cession des concessions portuaires de Hutchison Ports.

Les négociations entre le consortium formé par Blackrock et MSC, d’une part, et Hutchsion Ports d’autre part, prend une tournure géopolitique.

La cession de 50% du repreneur à Cosco

Dans son édition du 16 décembre, le Wall Street Journal annonce l’exigence du gouvernement de Pékin sur la cession des terminaux à conteneurs de Hutchison Ports. Le gouvernement met comme préalable à cette vente, la cession de 50% des parts de la société repreneuse au groupe Cosco. Une entrée qui pourrait se faire par le biais de la filiale manutention, Cosco Ports. Ce dernier est contrôlé par le gouvernement chinois. Selon le journal new-yorkais, la famille Aponte, propriétaire de MSC, n’exclus pas une telle alternative.

Contrecarrer les projets de Donald Trump

Une annonce qui vient abonder dans le sens de la Commission européenne. En effet, début décembre, a mis son grain de sable dans les rouages de ces négociations. Elle a décidé d’ouvrir une enquête approfondie portant sur la cession du terminal de Barcelone de Hutchison Ports. Ces deux événements s’inscrivent dans un mouvement qui vise à contrecarrer les projets du locataire de la Maison blanche, Donald Trump. Pour mémoire, dès son arrivée au pouvoir, le président des États-Unis s’est alarmé du poids de la Chine dans le canal de Panama. Alors, un consortium formé par Blackrock et MSC se créent pour proposer la reprise de la quarantaine de terminaux de Hutchison Ports.

L’entrée en lice d’autres opérateurs portuaires

Cependant, le gouvernement de Pékin a, de suite, ouvert une enquête. Il veut s’assurer que la Chine ne perdra pas ses intérêts dans le monde. Bien entendu, cet argument vise surtout à conserver son poids politique au Panama. Or, ces différentes oppositions se dessinent dans un contexte géopolitique tendu entre les deux puissances que sont la Chine et les États-Unis. Au printemps, les commentateurs s’accordaient pour une vente « express » des concessions de Hutchison Ports. Les positions chinoises et américaines ont retardé la vente. Dans ce contexte, d’autres opérateurs portuaires ont tenté de s’engouffrer dans la faille. Ainsi, APM Terminals et CMA CGM entrent en lice pour la reprise du groupe de Hong Kong.

Une gestion de terminaux au cas par cas

Hutchison Ports répète à l’envi qu’il souhaite se séparer de sa division portuaire. Il y a quelques années, le groupe de manutention singapourien Port of Singapore Authority (PSA) a fait des offres. Les négociations n’ont pas abouti. Il est difficile de voir quelle solution sera trouvée à l’issue de ces négociations. Une cession des terminaux de Hutchison Ports par appartement ne semble pas réaliste en l’état. L’alternative la plus plausible semble être la vente à un consortium formé de plusieurs sociétés. Celui-ci déterminera, au cas par cas, qui sera en charge de la gestion des ports. Washington ne semble plus intéressé par ce dossier et laisse les opérateurs privés s’en mêler. Il n’est pas certain que la gestion des terminaux de Colon et Balboa soit transférée dans des mains plus en ligne avec la politique des États-Unis.