Logistique automobile : ouverture du dialogue entre logisticiens et constructeurs
À l’occasion de son 25è anniversaire, fêté le 28 juin, l’organisation européenne des logisticiens automobiles a fait le point sur l’ouverture du dialogue tant attendu entre les opérateurs logistiques et les constructeurs automobiles.
Demandées depuis quelques mois, les négociations entre les constructeurs automobiles et les opérateurs logistiques spécialisés ont commencées. « Les constructeurs automobiles sont désormais disposés à discuter de garanties de volume minimum et de clauses relatives au taux d’inflation pour soutenir les opérateurs logistiques de la filière automobile face à la pénurie de capacités », indique un communiqué de l’organisation des logisticiens automobiles, ECG (European Car Group).
Réfléchir sur l’avenir
Ce dialogue, qualifié de franc, va permettre de réfléchir ensemble sur l’avenir et le maintien des capacités des logisticiens automobiles. Déjà, au mois de mai, lors de leur assemblée générale annuelle, les logisticiens automobiles ont appelé à l’ouverture de ce dialogue face à la baisse de la demande. Face aux défis actuels, ECG prévoit de publier un indice européen indiquant les principaux paramètres et coûts des différents modes de transport du secteur et les services fournis par les opérateurs.
Baisse de production et montée de l’inflation
La baisse de production en 2021 et 2022 a entraîné une contraction importante de la capacité du secteur et mis en cause la confiance sur les flux futurs entre les constructeurs automobiles et leurs prestataires logistiques. Depuis 2020, ECG met en garde l’ensemble de la filière sur ce sujet. Depuis la crise sanitaire et le manque de matériaux, des incertitudes sont apparues réduisant par la même les investissements. « De plus, continue ECG, la montée en flèche de l’inflation et des coûts d’exploitation a fait que de nombreux transporteurs ont opéré à perte pendant une grande partie de cette période. »
Rien ne sert de produire sans pouvoir transporter
Du côté des constructeurs, le constat a été clair au cours de cet anniversaire. « Il ne sert à rien de produire des voitures si personne ne peut les déplacer. » Les constructeurs automobiles sont maintenant prêts à discuter avec leurs fournisseurs pour rétablir la confiance et reconstituer des capacités. Les garanties de volume minimum et les clauses relatives au taux d’inflation, entre autres, sont considérées par ECG comme une étape essentielle pour y parvenir. Cela doit également s’accompagner de méthodes de prévision adéquates pour permettre une planification efficace et durable.
Une contraction de la capacité des logisticiens
Les membres d’ECG ont réduit en grande partie leur capacité de transport. Selon Mike Sturgeon, le directeur exécutif d’ECG, les adhérents de l’organisation professionnelle exploitant des porte-voitures ont réduit leur capacité de transport entre 30 et 40 %. Une baisse de capacité qui s’est faite par la destruction des camions les plus anciens. « Une capacité irrémédiablement perdue pour la profession », a continué Mike Sturgeon. « Alors que les volumes commencent à se redresser, même si la confiance était restaurée du jour au lendemain, les longs délais de livraison de nouveaux camions et la pénurie importante de chauffeurs signifierait que l’offre ne pourrait pas répondre à la demande. »
Des délais pour obtenir de nouveaux moyens de transport
Une analyse partagée par le président d’ECG, Wolfgang Göbel. « Les garanties sur les volumes et les ajustements de l’inflation sont essentiels, mais il n’est pas possible de rétablir les capacités en un clin d’œil. » Les délais de livraison des actifs industriels sont encore très élevés. Au moins 12 à 18 mois pour un nouveau camion et 4 à 5 ans pour de nouveaux navires. « Un dialogue ouvert permettra aux fournisseurs d’aborder bilatéralement les défis communs avec les clients », a poursuivi Wolfgang Göbel.