Corridors et logistique

Louis Dreyfus Armateurs confirme sa position dans l’éolien offshore

Le 3 septembre, le contrat pour la fourniture et la pose de câbles du parc éolien des îles d’Yeu et Noirmoutier a été signé au siège de Louis Dreyfus Armateurs, à Suresnes. Ce contrat s’inscrit dans une démarche plus large de structuration de la filière. L’armement confirme sa diversification.

La diversification de Louis Dreyfus Armateurs se confirme. Opérateur confirmé dans le vrac sec, Louis Dreyfus Armateurs a joué la carte de la diversification depuis deux décennies. Après les navires sismiques, les câbliers, le transport de pièces pour Airbus, C’est dans l’éolien offshore que le groupe continue sa diversification.

Un contrat entre deux consortiums

Le 3 septembre, en signant un contrat pour la fourniture et la pose des câbles du futur parc éolien des îles d’Yeu et Noirmoutier, il confirme cette nouvelle corde à son arc. Le contrat a été signé entre TravOcean, filiale de Louis Dreyfus Armateurs, Prysmian, société italienne qui forme un consortium avec la filiale de LDA et Emyn (société Éoliennes en mer des îles d’Yeu et Noirmoutier), consortium regroupant Ocean Winds (co-entreprise entre Engie et EDPR), Sumitomo Corporation et la Banque des Territoires.

Un champ fabriqué en France

La fabrication des câbles appartiendra à Prysmian. Elle démarrera au début de 2023 et se fera dans la ville de Montereau Fault Yonne. La préparation des travaux menés par TravOcean se dérouleront en parallèle à ce processus de fabrication. Ensuite, la filiale de LDA sera en charge du transport et du stockage des câbles sur le port de Saint-Nazaire. L’armateur préparera un navire depuis sa base logistique dans le GPM de Dunkerque. La pose se fera en deux campagnes, d’une à l’été 2024 et l’autre de mars à juin 2025.

L’affrètement est privilégié

TravOcean affrètera un navire pour réaliser les opérations. Pour la direction de la filiale de LDA, « chaque parc éolien a ses particularités. Il est plus facile d’adapter un navire que de disposer de sa propre flotte ». Une stratégie qui permet une plus grande flexibilité dans la gestion des contrats.

TravOcean confirme sa place dans la filière

Ce nouveau contrat confirme la place de TravOcean dans le secteur de l’éolien offshore. Le groupe est présent sur plusieurs champs éoliens en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne en apportant des navires de support à la maintenance. En disposant de navires câbliers, TravOcean a assis sa place dans la pose et la protection de câbles sous-marins.

Une étape dans la structuration de la filière

Ce contrat est aussi, pour le président de Louis Dreyfus Armateurs, Edouard Louis Dreyfus, une étape dans la structuration de la filière. « Ce contrat s’inscrit pleinement dans notre stratégie de développement dans le secteur des énergies renouvelables marines », a indiqué le président de LDA. Une filière française qu’il qualifie d’innovante, de compétitive et qui s’appuie sur la compétence de ses marins.

Atteindre 40% du chiffre d’affaires

Une filière qui pourra s’exporter. En Europe, 14 projets en Grande-Bretagne, Belgique et Portugal devraient voir le jour dans les prochaines années. « Nous avons l’ambition de nous développer sur cette filière », a confirmé le président de LDA. Aujourd’hui, ce secteur pèse environ 33% du chiffre d’affaires du groupe. À terme, Edouard Louis Dreyfus espère atteindre 40%. Ainsi, la direction du groupe indique s’être positionné pour des champs éoliens en Asie. Il regarde les évolutions de cette filière en Amérique du Nord.

Une diversification vers la commission de transport

Dans cette diversification des activités du groupe, LDA a confirmé maintenir son activité de transport de pièces pour le groupe Airbus. Deux unités opèrent en Europe et une autre assure des liaisons entre Mobile et Saint-Nazaire. Le rachat de Bombardier par Airbus a permis de développer les activités du groupe vers la commission de transport. En effet, LDA a remporté un contrat pour assurer l’acheminement de pièces fabriquées en Chine pour les usines de Bombardier au Canada. « Nous sommes devenus commissionnaire en transport pour ce contrat », souligne Edouard Louis Dreyfus.

En attendant l’appel d’offres d’Airbus

La flotte de LDA pour ce contrat devrait connaître une évolution. Le groupe Airbus a décidé de réduire de 40% ses émissions de CO2 à l’horizon 2027, soit trois ans avant l’échéance imposée par l’OMI. Pour s’inscrire dans cette démarche, le groupe lancera dans les prochaines semaines un appel d’offres pour des navires plus « propres ». LDA se positionnera sur ce projet. Il réfléchit déjà à proposer des navires disposant d’aides à la navigation (voiles, kite, …) avec une motorisation écologique. « Le choix de cette motorisation n’est pas encore arrêtée. Il faut analyser l’évolution du marché ». Quant aux navires actuellement en service, leur sort sera scellé selon le marché. Certains pourraient être vendus quand d’autres seront conservés pour des opérations soit pour Airbus soit pour d’autres sociétés.