Ports

Europe du Nord : les ports déclinent au premier trimestre

Les résultats des ports d’Europe du Nord se calquent sur les résultats de 2022. D’Anvers-Bruges à Rotterdam en passant par le North Sea Ports, les trafics déclinent sur le premier trimestre de cette année.

Les résultats de 2022 se confirment sur le premier semestre. Les trois ports d’Europe du Nord, Anvers-Bruges, North Sea Ports et Rotterdam, affichent une diminution de leur trafic. Avec 111,7 Mt, Rotterdam, premier port européen, continue sa décroissance. En 2022, le port néerlandais a perdu 0,3% à 467,3 Mt. La baisse du trafic de Rotterdam reste encore faible avec -1,5%.

Les minerais compensent les baisses des autres vracs

La baisse de Rotterdam est principalement imputable aux autres vracs solides, composés de matériaux de construction et de petits vracs. Une diminution qui est compensée par les importations de minerais et de charbon qui voient leur trafic progresser. Selon l’autorité portuaire, l’arrêt de hauts fourneaux dans le dunkerquois et Isjmuiden reporte sur Rotterdam ces courants.

Le roulier dépendant de l’économie britannique

D’un autre côté, les marchandises diverses accusent le coup. Sur les trois premiers mois, les marchandises conventionnelles voient leur secteur s’affaisser de 6% à 7,9 Mt. D’une part, le roulier perd des volumes en raison d’une économie ralentie au Royaume-Uni. Ce secteur est particulièrement sensible, au port de Rotterdam, aux variations de l’économie britannique. Quant aux autres marchandises générales, elles subissent les effets d’un retour de schéma logistique. Après avoir quitté des circuits conteneurisés, ces marchandises retournent vers le conteneur en raison de la baisse des taux de fret.

Conteneurs : un repli lié à un surstockage

D’ailleurs, s’agissant des conteneurs, le premier port européen enregistre un repli de 11,5% en poids à 31,5 Mt et de 11,6% en volume à 3,2 MEVP. Un déclin qui a commencé en 2022. Le port néerlandais a subi les effets du conflit en Ukraine. Rotterdam totalisait environ 8% de son trafic avec la Russie. Les sanctions européennes impactent cette filière. De plus, les effets de l’inflation, notamment en Allemagne, et des stocks importants des distributeurs ont aussi réduit les flux en provenance de Chine.

Anvers-Bruges perd 4,5%

Le deuxième port européen, Anvers-Bruges suit cette tendance. Le port enregistre une baisse de 4,5% sur le premier trimestre à 68,7 Mt. Une baisse de trafic principalement liée aux trafics des vracs secs qui perdent 7,3% à 3,9 Mt. Les fertilisants, principal courant du port d’Anvers-Bruges, tirent les flux vers le bas. Les prix de l’énergie élevés au cours du premier trimestre ont affecté ces trafics. La production a coûté trop chère et a donc été réduite. « Le retour à des prix plus bas de l’énergie en fin du mois de mars a pour effet de redémarrer la production », indique l’autorité portuaire. Si le trafic de charbon continue sur sa lancée de 2022, il n’a pas pu gommer les effets de la baisse des fertilisants.

Les aciers impactent les diverses

Autre secteur en baisse dans le port, les marchandises conventionnelles qui accusent un repli de 19,8% à 2,5 Mt. Une baisse qui permet malgré tout de conserver un volume équivalent à celui de la période pré-Covid. La diminution de trafic tient surtout à une forte reprise sur le premier trimestre 2022 après la crise sanitaire et avant le conflit en Ukraine. De plus, note le port d’Anvers-Bruges, l’inflation impacte les trafics d’acier, courant majeur de cette filière, qui enregistrent une diminution de 21,9%.

La progression des vracs liquides

Du côté des hausses de trafic, Anvers-Bruges enregistre une progression de 0,5% des vracs liquides. Pour compenser le manque de gaz depuis la Russie par pipeline, Anvers-Bruges réceptionne du GNL par navire. Le terminal de Zeebrugge continue de jouer son rôle de principale porte d’entrée en Europe du Nord. Les produits chimiques s’inscrivent dans la même tendance avec une hausse.

Conteneurs : les effets de l’inflation

Quant aux conteneurs, ils s’inscrivent dans la même veine que ceux du port de Rotterdam avec une baisse plus faible de 5,7% à 3,1 MEVP. L’inflation et les incertitudes économiques pèsent sur la consommation eu Europe. Même si la congestion portuaire se résout, les blanks sailings et les effets du conflit en Ukraine avec les sanctions contre la Russie tirent vers le bas ce secteur.

North Sea Ports : baisse des vracs liquides et des conteneurs

Quant aux trois ports de North Sea Ports, Terneuzen, Gand et Flessingue, ils accusent aussi le coup avec une baisse de 4% à 17 Mt. Un trimestre qui se compare à celui de 2022, année record pour le cluster portuaire belgo-néerlandais. Un déclin de trafic lié aux produits pétroliers. Les vracs liquides perdent 13,9% à 3,6 Mt. Les conteneurs accusent aussi le coup avec une diminution de 5,7% en poids à 0,5 Mt. Plus généralement, les marchandises diverses reculent de 4,1% à 2,5 Mt en raison de la baisse des aciers mais aussi du retour des fruits vers la conteneurisation quand ils ont choisi, en 2022, d’uitliser des navires conventionnels.