Juridique et social

Umep : la formation, un besoin vital pour la place portuaire

L’Umep a tenu son assemblée générale le 6 octobre. L’occasion pour le président, Hervé Bonis, de dresser un bilan sur le paysage portuaire. Il insiste sur les besoins en ressources humaines de l’industrie portuaire.

L’assemblée générale de l’Umep s’est déroulée à Deauville. Un rendez-vous double pour cette année. En effet, l’organisation professionnelle havraise a réalisé, au cours de cette journée, son AG ordinaire et une AG extraordinaire.

La révision des statuts

« Nous devons faire une assemblée générale extraordinaire pour revoir nos statuts », explique Hervé Bonis, président de l’Umep. Ces changements visent trois objectifs principaux. En premier lieu, il s’agit de « rajeunir les termes du statut de l’Umep et de revoir les missions de notre organisation ». L’Umep conserve ses missions d’assurer la fluidité du passage de la marchandise, de la promotion du port du Havre. Elle reste aussi un interlocuteur de l’autorité portuaire. Elle continue aussi sa vocation de formation et d’information auprès du public sur les métiers portuaires.

La révision de la gouvernance

En second lieu, ces changements de statut permettent de régler des problématiques internes pendantes. Enfin, les nouveaux statuts ont vocation à revoir la gouvernance. Sur ce dernier point, l’Umep créé un Comex (comité exécutif). Il est « l’organe de pilotage de l’organisation avec neuf membres et la possibilité de disposer de deux personnalités qualifiées présentes dans ce comité », explique Hervé Bonis.

Neuf membres pour un Comex

Les neuf membres se répartissent entre le Gemo, qui regroupe les manutentionnaires, le Ghaam pour les armateurs et agents maritimes, et le STH qui englobe les logisticiens. Chacune de ces organisations dispose de trois sièges. Quant à la personnalité qualifiée, le siège revient à Patrick Lecerf. Auparavant, l’Umep disposait d’un conseil d’administration de 30 personnes avec une réunion mensuelle. La nouvelle formule vise plus à disposer d’une instance « plus réactive et plus agile », selon le président.

Une baisse de trafic surtout sur les conteneurs

L’assemblée du mois d’octobre a permis de dresser un premier bilan après neuf mois du trafic au Havre. La tendance générale s’inscrit à la baisse. Les trafics enregistrent une diminution de 10%. Une réduction qui a touché plus fortement le monde de la conteneurisation. En effet, ce secteur accuse un repli de 15% sur les trois trimestres. « Une baisse qui tient principalement aux trafics de transbordement. Les volumes pour le marché national perdent, pour leur part, 10% », précise le président de l’Umep.

Une hausse du nombre d’escales

Ainsi, les pertes de volume n’inquiètent pas les représentants de la communauté portuaire. En effet, si Le Havre perd du trafic conteneurisé, la baisse est plus marquée à Anvers, rappelle Hervé Bonis. Cette baisse de volume s’explique par la diminution du nombre de mouvements par escale. « En analysant les trafics, nous constatons une progression du nombre d’escales mais des mouvements plus faibles pour chaque touchée. »

Roulier : un mieux qui pourrait s’améliorer

Néanmoins, si le secteur de la conteneurisation accuse le coup sur les premiers mois, le roulier rattrape son retard. En effet, au Havre, le nombre d’escales a progressé tout comme celui des déchargements réalisés. « Nous pouvons faire encore mieux », précise David Giboudeau, responsable de Grimaldi au Havre. « Nous sommes contraints par un manque d’espace. Si nous avions plus d’espace nous ferions plus de volume mais il faut composer avec les intérêts stratégiques nationaux et européens. » Effectivement, le FSRU, destiné à recevoir du GNL pour la France et l’Europe, s’est amarré à un quai qu’aurait pu utiliser le roulier. « Ce navire grignote un peu de notre espace mais, nous devons savoir nous effacer derrière le besoin vital et les approvisionnements stratégiques. »

Un besoin en ressources humaines

Dans ce contexte mitigé, l’Umep fait le dos rond. Elle souligne les besoins de la place havraise en ressources humaines. « Les baisses de trafic ne doivent pas nous faire oublier nos besoins en personnels. La formation d’un jeune s’étale sur trois ans. Nous devons agir aujourd’hui pour être prêt demain », a insisté le président de l’Umep. Si les besoins existent, ils seront encore plus nombreux demain. Les projets de la région havraise sont importants. Selon l’Umep, quelque 20 000 emplois seront potentiellement créés dans les prochaines années avec ces projets. « Il faut susciter les vocations ».

Répondre à la demande suscitée par les projets

Alors, l’organisation havraise prend le dossier à bras le corps. Elle participe aux LH Days. Une édition de ces rencontres entre professionnels et le public est prévue en février prochain. « Il faut faire du Havre une vitrine de l’emploi portuaire. » En effet, pour le président de l’Umep, les métiers du monde portuaire constituent un ascenseur social. Alors, parallèlement aux fonctions actuelles dans la maintenance, la commission de transport, l’exploitation, de nouvelles fonctions se font jour avec la décarbonation et la réindustrialisation.