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Anvers : le port retrouve son trafic d’avant la pandémie, sauf pour les conteneurs

Avec un trafic de 240 Mt, le port d’Anvers a retrouvé son niveau de trafic d’avant la pandémie. Une croissance tirée par le conventionnel et les vracs. Le trafic conteneurisé a pour sa part marqué le pas avec une baisse de 0,1%. L’année 2022 sera celle de la fusion avec Zeebrugge.

Les perturbations logistiques ne semblent pas avoir trop affecté le trafic du port d’Anvers. Avec une progression de 3,8%, le premier port belge affiche une bonne santé. Cette croissance en 2021 lui permet de retrouver ses trafics d’avant la pandémie. Dans un contexte mondial dans lequel les chaînes logistiques ont connu de nombreuses perturbations, et où le port d’Anvers a parfois vu des navires attendre en rade, cette progression s’avère être une belle performance.

Conventionnel : un record sur la décennie

Les trafics de conventionnel ont connu une croissance vertigineuse. Ils progressent de 73,6% à 11,5 Mt. « Le meilleur score atteint au cours de la dernière décennie », précise l’autorité portuaire. Ce courant a été dynamisé par le trafic de l’acier qui a gagné 81%. Le roulier s’inscrit dans la même veine avec une hausse de 13,9%. En nombre de véhicules, neufs et d’occasion, Anvers a retrouvé des trafics puisqu’il augmente de 8% par rapport à 2020. Comparativement à 2019, ce trafic roulier reste en baisse de 15%. L’industrie automobile européenne a connu des déboires en raison du manque de pièces pour produire.

Les vracs solides tirés par les engrais

Les vracs solides ont augmenté de 15,1% à 13,3 Mt. Des flux qui ont profité de la croissance des engrais qui ont franchi un nouveau record en 2021. Quant aux vracs liquides, ils ont progressé de 3,1% à 71,2 Mt. La forte augmentation des trafics d’essence a gommé les baisses de trafic de diesel et de fioul. Enfin, les produits chimiques ont augmenté de 12,9% sur l’année.

Conteneurs : en baisse de 0,1%

Sur l’année 2021, Anvers a réalisé un trafic conteneurisé de 12,02 MEVP, soit en baisse de 0,1%. Si au cours de cette année les perturbations logistiques ont amené des armateurs à sauter des escales prévues à Anvers, le port constate que les touchées des navires ont été plus riches en mouvements que les années précédentes. Il a fallu gérer ces pics d’activité dans un contexte national de restriction et de manque de main d’œuvre docker. Dans ce contexte, « le trafic conteneurisé a su résister », indique l’autorité portuaire.

Brexit : une année sauvée par le réseau short sea

Dans le même temps, le trafic de conteneurs sous température dirigée a terminé l’année avec une progression de 2,6%. « Ce résultat est lié, d’une part, à la hausse de la demande, et d’autre part, à la position du port d’Anvers avec l’Amérique Latine, l’Afrique et les États-Unis », indique l’autorité portuaire. Enfin, sur le Royaume-Uni, le port d’Anvers a vu son trafic augmenter de 6%. Des volumes qui ont progressé de 14,6% sur l’Irlande. Ainsi, si le Brexit a réduit le volume des échanges avec l’Union européenne, Anvers a bénéficié de son réseau en short sea pour garder des parts de marché vers les îles britanniques.

La fusion Anvers-Zeebrugge pour fin avril

L’année 2022 sera celle de la fusion avec le port de Zeebrugge. L’approbation par les autorités belges de la concurrence en ce début de mois de janvier ouvre la voie aux dernières négociations pour finaliser la fusion. La date officielle du lancement du Port d’Anvers-Bruges est prévue à la fin du mois d’avril. Pour la présidente du directoire du port d’Anvers, Annick De Ridder, cette fusion permettra d’envisager l’avenir sous un nouveau jour. « Ensemble nous pouvons nous concentrer sur la transition écologique et sur la digitalisation de la chaîne logistique », a déclaré la présidente. Un point de vue appuyé par le président du port, Jacques Vandermeiren, qui a souligné que « ensemble nous serons plus forts pour affronter les défis du futur ».