La vision présidentielle de la mer et de ses ports
La semaine du 27 novembre est maritime ou ne sera pas. Le 27 novembre, le président de la République, Emmanuel Macron, a inauguré le nouveau musée national de la Marine. Le 28 novembre, c’est à Nantes que se rend le locataire de l’Élysée pour les Assises de l’économie de la mer.
Deux fois au cours de la même semaine, le président de la République aura le regard tourné vers la mer. Dès le 27 novembre, c’est au musée national de la Marine, que le président de la République se rend. Après des années de fermeture pour travaux, le musée de la Place du Trocadéro ouvre ses portes au public. L’occasion pour le président de rappeler l’histoire maritime de la France.
La mer, cette étendue que les français ont dans le dos
Dans son discours, Emmanuel Macron a cité Éric Tabarly. Le navigateur avait ces mots durs pour les français : « La mer, c’est ce que les Français ont dans le dos quand ils sont à la plage ». Pour le président de la République, le pays « n’a pas toujours accordé à la mer la place qu’elle méritait ». Peu importe, il souhaite donner une nouvelle dimension maritime à la France. Cette deuxième puissance mondiale par son nombre de kilomètres carrés de zones économiques exclusives, doit se relancer sa maritimité. Pour le président de la République, la France est « aussi ce grand pays de pêche, d’économie de la mer, ce grand pays du sauvetage en mer (…). Et nous sommes un pays d’aventuriers, d’explorateurs, des grands fonds marins, des grands larges et des pôles. »
Le portuaire vu par le prisme de la Seine, du Rhône et de la Saône
Et parce qu’il n’a pas voulu froisser certains acteurs du maritime, Emmanuel Macron a eu un mot pour le monde portuaire. « Notre XXIᵉ siècle, c’est aussi une redécouverte sensible et ambitieuse du pays par son accès à la mer. Regardez ces dernières années du nouveau port Haropa jusqu’au canal Seine-Nord, du port de Marseille-Lyon, qui permettra enfin de reconquérir la continuité de la Méditerranée en passant par le Rhône, la Saône jusqu’au Rhin, c’est la France, puissance qui se repense maritime et qui par ses fleuves repense sa capacité à innerver son territoire et toute l’Europe. »
La réunion de Nantes
D’ailleurs, le 28 novembre, Emmanuel Macron se rend à Nantes pour les Assises de l’économie de la mer. Le lieu de cette réunion est un pur hasard. Il a été décidé depuis un an. Alors, il ne faut pas faire de lien entre le choix de ce port et les problèmes sociaux que le GPM de Nantes Saint-Nazaire a rencontré ces derniers mois. Le président de la République se rend à Nantes pour parler maritime. Déjà, il serait question d’annonces.
Souveraineté logistique
Le président de la République souhaite présenter les grandes orientations de son quinquennat sur la planification écologique en intégrant le transport maritime dans ce sillage. Il devrait être question de souveraineté logistique et de compétitivité. À n’en pas douter, les questions liées à l’implantation de nouveaux parcs éoliens, la pêche, ou encore la décarbonation du secteur maritime.
L’absence portuaire
Les ports seront les grands absents de cette semaine maritime. Il n’est pas annoncé de nouveaux bouleversements dans le monde portuaire. Déjà, Emmanuel Macron a lancé la réindustrialisation des ports depuis quelques mois. Hormis les projets de Dunkerque et de Marseille-Fos, le dossier semble en pleine pétole. Si Éric Tabarly rappelait que la mer « c’est ce que les français ont dans le dos quand ils sont à la plage », les ports sont en dehors du champ de vision gouvernemental. Un jour, se tiendront peut-être en France les Assises de l’économie de la mer et des ports. Le 29 novembre, à Anvers, se tient Antwerp XL avec les grands noms du maritime et du portuaire. Et si Anvers devenait le premier port de commerce des marchandises françaises.