Le Cimer satisfait les professionnels
Après sa tenue le 15 novembre à Dunkerque, le Cimer (Comité interministériel à la mer) a suscité des commentaires positifs pour les principales organisations professionnelles maritimes françaises.
Avec ses 82 mesures dont une bonne partie destinée aux ports, aux énergies marines renouvelables et à l’outre-mer, il aurait été mal venu, pour les organisations professionnelles de faire la fine-bouche. En proposant une politique nationale portuaire et en allant jusqu’à parler d’une fusion des trois ports de l’axe Seine, c’est un véritable tonnerre d’applaudissements que le premier ministre a récolté.
En premier lieu, du côté des ports, l’Union des ports de France (UPF), qui regroupe les autorités portuaires de métropole et d’outre-mer, se réjouit des mesures proposées par le gouvernement. L’organisation constate « la volonté renforcée du gouvernement d’une grande politique maritime qui s’inscrit résolument dans une dimension européenne, y compris en intégrant les enjeux du Brexit. » Et pour aller plus en détail sur les questions portuaires, UPF « se réjouit de la prise en compte de la globalité de nos systèmes portuaires ». L’organisation se félicite de voir que le gouvernement a annoncé l’élaboration d’une politique nationale logistique et portuaire « partagée entre l’État, les régions et les acteurs économiques. » Et dans ce cadre, UPF salue les mesures relatives à la fiscalité portuaire, la taxe foncière et la couverture des charges régaliennes des Grands ports maritimes. Quant aux annonces sur la transformation du modèle économique des ports, l’UPF reconnaît qu’elle s’impose à tous, « même si des réflexions complémentaires devront être conduites pour les ports décentralisés ».
Sur le même ton, les armateurs ont publié un texte signé de leur président, Jean-Marc Roué, qui salue « l’ambition maritime du gouvernement. » Et pour les représentants des armateurs français, les orientations annoncées traduisent les enjeux et les problématiques exprimées par les entreprises françaises. C’est d’abord sur l’engagement en faveur de la transition écologique qu’Armateurs de France se dit satisfait. « Les mesures proposées en matière d’accompagnement de la transition contribueront en effet au maintien de la compétitivité et de l’excellence environnementale de la flotte française, tout en préservant le milieu marin. » Le second point salué par les armateurs français est à mettre au crédit des menaces qui pèsent sur l’industrie maritime comme la piraterie, le terrorisme ou encore la cybersécurité. Troisième point qu’Armateurs de France accueille avec satisfaction, les mesures annoncées autour de la promotion des métiers de la mer et notamment de la formation maritime. « Nous, armateurs français, sommes satisfaits des engagements pris par le Premier ministre et les ministres concernés, lors du Cimer 2018. Nous nous félicitons que le Gouvernement et les parlementaires s’appuient sur notre expertise pour élaborer les politiques maritimes de demain, et continuerons à les accompagner pour appliquer ces nouvelles mesures. C’est là, la bonne méthode de travail qui ne doit pas être entravée par des messages infondés et qui désinforment l’opinion publique », conclu le président de l’organisation des armateurs.
Pour le président du Cluster maritime français (CMF), Frédéric Moncany de Saint-Aignan, le Cimer reflète la volonté du gouvernement d’aller vers une politique résolument tournée vers la mer. « Je crois que le Cimer et ses 82 mesures, dans leur nombre certes mais surtout dans leur transversalité et leur pertinence économique, montrent que ce gouvernement a bien pris la mesure des enjeux de la croissance bleue, levier majeur pour l’avenir de notre pays », a déclaré le président du Cluster maritime français. Dans une déclaration, le CMF soutien les mesures prises en faveur des ports, notamment « face aux enjeux des nouvelles alliances ». S’agissant des ports, le président du CMF souligne que les annonces sur la fiscalité et la domanialité portuaire devront être précisées dans le cadre de la loi d’orientation sur les mobilités. Quant aux ports d’outre-mer, le CMF se dit rester vigilant sur l’application des mesures annoncées. Les mesures visant les énergies marines renouvelables « tant attendues » sont soutenues mais « le CMF reste toutefois très attentif à l’annonce de la PPE et des précisions qui y figureront sur la question des EMR (éolien posé, flottant et hydrolien).» La création d’une commission sur la cybersécurité et la préfiguration d’un centre national de coordination de la cybersécurité pour le maritime constitue pour le CMF une mesure importante « pour la sécurité de notre pays ainsi que le développement des offres françaises. Elle fait suite au travail d’analyse et de concertation mené au sein du Comité maritime français ».