Corridors et logistique

L’accès routier au port d’Apapa au Nigéria

La photo devrait révulser tout bon logisticien digne de ce nom. Publiée sur Linkedin par Nmandi Levi Igbokwe, logisticien basé au Nigéria, elle est un reflet de la situation routière dans ce pays. « Voilà à quoi ressemble la route d’accès au port d’Apapa et nous l’appelons la porte vers notre trésor national », s’indigne le logisticien. Et il pose la véritable équation de la logistique dans ce pays. En moyenne, explique-t-il, un camion passe de cinq à six semaines d’attente en faisant la queue pour aller chercher un conteneur qui devrait se faire en 15 minutes. Un temps qui coûte et auquel il faut ajouter les différentes charges financières qui pèsent sur l’importateur. « Au final, le coût indirect est reporté sur le consommateur final qui est payé une misère », continue Nmandi Levi Igbokwe. Alors, il s’interroge sur la raison pour laquelle les sociétés continuent de travailler dans ce pays aux si grandes difficultés. « Je me prends la tête dans les mains et m’interroge sur le chemin que nous avons pris pour être cette Nation », fini par s’indigner le logisticien.

Une alerte qui ne date pas d’aujourd’hui puisque la route longeant l’entrée du port a vu son trafic croître. Les professionnels portuaires alertent depuis des années le gouvernement fédéral et les autorités portuaires. Toute la difficulté réside dans la proximité de logements individuels à moins de 10 m des grilles du port. « Même si le gouvernement décide de prendre les mesures adéquates, le problème reviendra dans cinq ou six et dans des proportions pires. Il faut sanctuariser les abords du port », demandent les professionnels.