Corridors et logistique

Canal de Suez : une voie maritime immunisée

Le trafic du canal de Suez n’a pas encore subi les effets du Covid 19 sur les deux premiers mois de l’année. Un baromètre de l’activité mondiale du maritime qui démontre de l’inertie de ce mode face aux crises économiqueset sanitaires.

Les résultats sur les deux premiers mois du trafic du canal de Suez n’ont pas encore eu les effets du Covid 19. Certes, l’Europe n’a pas encore été touchée par la pandémie à cette époque, sauf l’Italie. Néanmoins, le mois de février constitue le pic de la vague de la crise sanitaire en Chine.

Une baisse sur les flux sud-nord

Au mois de février, le canal a vu ses trafics entre le sud et le nord se ralentir de 10,4% à 33,06 Mt. Les premiers signes de la crise sanitaire en Asie ont commencé à se faire sentir. Février est généralement un mois important des flux depuis l’Asie vers l’Europe en raison du Nouvel an chinois. Dès lors, la Chine anticipe cette période de 15 jours pendant laquelle elle se met en sommeil et une grande partie des conteneurs sont entreposés dans les ports chinois pour assurer les approvisionnements de l’Europe. Or, la pandémie s’est manifestée dès le mois de janvier, voire encore plus tôt selon certaines sources, et a eu ses premiers effets en février. Dans le sens nord-sud, exportations européennes et nord-américaines depuis la côte est, le trafic a augmenté de 26,4% à 51,01 Mt. En février 2019, le canal de Suez a enregistré une hausse des deux flux, nord-sud et sud-nord. Concernant les flux avec l’Europe du nord, ce sont surtout les flux en importation d’Europe qui perdent 10% de leur volume à 19,9 Mt. Depuis l’Europe vers les régions du sud, les trafics sont en hausse de 4,3% à 9,7 Mt.

Tendance positive pour les navires-citernes

En février, le canal de Suez a réalisé un trafic de 84,07 Mt, soit une hausse de 8,8%. Les navires citernes gardent une tendance positive avec une progression de 27,9% du tonnage traité à 28,1 Mt. Les navires de charge pour les marchandises conventionnelles et le vrac sec affichent la même tendance avec une hausse de leur trafic de 64,7% à 16 Mt pour le vrac sec et de 4,7% à 1,2 Mt pour le conventionnel.

Baisse pour les porte-conteneurs

Les baisses sont à mettre au passif des porte-conteneurs et des navires rouliers, PCTC principalement. Les conteneurs voient leur volume décroître de 1,3% à 49,7 Mt. Si globalement les trafics demeurent en hausse sur le mois de février, la conteneurisation semble voir les premiers effets du Covid 19. Avec une diminution de 3,7% des volumes conteneurisés qui ont emprunté la voie maritime égyptienne dans le sens sud-nord, à savoir en provenance d’Asie vers la Méditerranée, l’Europe ou la côte est des États-Unis. Dans le sens inverse, les volumes sont en hausse de 1,4%.
Les transporteurs de voitures régressent de 12,5% à 3,8 Mt. Cette filière a connu le même sort que les conteneurs avec une hausse du volume en provenance d’Asie et une baisse dans le sens inverse.