Corridors et logistique

France Logistique : entre le gouvernement et les organisations professionnelles

Le premier conseil d’administration de France Logistique s’est tenu le 8 janvier à Paris. Il a confirmé la présidence de cette structure à Anne-Marie Idrac et tracé les grandes lignes de son action.

Le premier conseil d’administration de France Logistique s’est réuni le 8 janvier à Paris. Cette structure est structurée sous la forme d’une plate-forme associative réunissant les organisations professionnelles de la logistique et des entreprises de la filière logistique.  » La filière logistique a trop souvent été abordé sous le prisme des silos. Il faut créer de la transversalité « , a indiqué la présidente de France Logistique, Anne-Marie Idrac. La création de cette structure est née de la volonté du gouvernement de vouloir faire de la logistique un levier de croissance.  » Notre objectif est d’améliorer l’attractivité et la compétitivité de la filière logistique au service des entreprises, des consommateurs et du développement durable. France Logistique n’est pas une organisation professionnelle de plus. Elle traitera des sujets communs à l’ensemble de la chaîne logistique sans se substituer aux compétences des différentes fédérations déjà existantes « , a souligné la présidente de France Logistique.

France Logistique
« Notre objectif est d’améliorer l’attractivité et la compétitivité de la filière logistique au service des entreprises, des consommateurs et du développement durable« , Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique. ©Hervé Deiss

Cette position lui permettra d’apporter la voie de la filière auprès des instances publiques. Au sein de France Logistique, un comité exécutif sera en charge d’étudier, élaborer et veiller à la mise en œuvre des décisions concernant l’ensemble de la filière. Ce comité sera composé de la DGITM (direction générale des infrastructures et de la mer), du directeur général des entreprises et de la présidente de France Logistique. Il sera en charge, entre autre, de préparer les Cilog (Comités interministériels de la logistique) qui fixent les orientations et les décisions des pouvoirs publics.

Une filière qui pèse 10% du PIB et 1,8 millions d’emplois

La logistique n’occupe pas la place souhaitée par le gouvernement. Elle pèse pourtant 10% du PIB et emploie 1,8 millions de personnes. « La filière logistique est innovante, utile, écologique et créé des emplois. En créant France Logistique, nous inscrivons une vision positive de cette filière », a continué Anne-Marie Idrac. La compétitivité de la filière logistique en France est devenue un « vrai sujet ». La délocalisation des flux vers les ports d’Europe du nord, la construction d’entrepôts hors de nos frontières ou la concurrence avec les transporteurs routiers d’Europe de l’est sont des facteurs de pertes d’emploi. La France perd chaque année des places dans l’index mondial de la logistique de la Banque mondiale, le LPI (Logistic Performance Index). La France se place au 15è rang, derrière l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Une position qui soufre de nombreuses faiblesses comme un passage frontière long, un coût de l’immobilier logistique élevé, des délais d’autorisation d’installations trop longs et des coûts de transport routier plus importants. Du côté des actifs de la filière, Anne-Marie Idrac a mis en avant la qualité des infrastructures de grande qualité et non saturées (hors ferroviaire, précise le dossier de presse), un écosystème numérique « globalement dynamique« , des transporteurs routiers efficaces et nombreux, des champions mondiaux français et  » une administration de qualité et un premier ministre havrais « . Cet environnement administratif, économique et politique doit propulser la filière au premier plan européen et contrecarrer les décennies précédentes sans que rien n’ait été réalisé. Et pourtant Anne-Marie Idrac a occupé des fonctions au plus haut niveau. Secrétaire d’État aux transports de 1995 à 1997, dans le gouvernement d’Alain Juppé, députée des Yvelines, secrétaire d’État au commerce extérieur de 2008 à 2010, Anne-Marie Idrac aurait eu l’occasion de mettre en place une dynamique de la logistique en France.  » Nous n’avions pas à l’époque l’environnement politique favorable, nous a confié la présidente de France Logistique. Il faut avouer que je ne l’ai pas proposé quand j’occupais les fonctions de secrétaire d’État aux transports. «