Ports

Afrique de l’ouest : le Covid 19 a ralenti l’activité portuaire

En Afrique de l’ouest la vague du Covid 19 commence à toucher les économies. Les trafics portuaires s’en ressentent. Les gouvernements ouest africains comptent sur leurs ports pour maintenir les approvisionnements.

De Dakar à Luanda, l’Afrique de l’ouest voit les premiers effets de la crise sanitaire issue du Covid 19. « L’épidémie frappe partout en Afrique de l’ouest », nous a confié le secrétaire général de l’AGPAOC (Association de gestion des ports de l’Afrique de l’ouest et du centre), Jean-Marie Koffi. Les différents gouvernements de la région ont mis en place des restrictions de déplacement en fonction de leur approche de cette crise sanitaire. « Selon les pays les mesures de confinement se font sur des modalités différentes. Ainsi, au Nigéria le confinement est total quand en Côte d’Ivoire et au Congo un couvre-feu a été instauré », continue le secrétaire général de l’AGPAOC. Des mesures qui touchent directement l’activité portuaire. Avec le couvre-feu, le port d’Abidjan doit fermer ses portes à 18h pour permettre aux personnels de rentrer chez eux. À Lagos, au Nigéria, le confinement total a impacté le trafic du port mais le trafic est assuré.

Priorité aux trafics alimentaires et pharmaceutiques
Jean-Marie Koffi, secrétaire général de l’AGPAOC, a pris ses fonctions en septembre 2019. © DR

Globalement, en Afrique de l’ouest les ports maintiennent leur activité pour accueillir les navires et procéder aux activités de manutention. Un maintien de toutes les opérations y compris celles qui relèvent d’autres administrations de l’État, comme les douanes et les inspections. Les transports terrestres fonctionnent normalement pour approvisionner les populations situées loin des côtes. Les différents gouvernements ont pris la crise sanitaire à bras le corps en priorisant les trafics. « Les produits alimentaires et pharmaceutiques sont prioritaires », continue Jean-Marie Koffi. Les autres trafics qui sont considérés moins essentiels sont suspendus pour le moment. C’est le cas notamment des trafics de véhicules ou de produits de niche qui ont été suspendus. Autre souci en Afrique de l’ouest, la nécessité de disposer de conteneurs vides pour exporter les marchandises locales. « Nous rencontrons parfois des difficultés pour exporter nos marchandises. Certains conteneurs vides sont repartis vers les autres continents sans être revenus », continue Jean-Marie Koffi.

Déjà, en Afrique les autorités portuaires imaginent ce que pourra être la logistique de demain. Si après deux semaines de mesures sanitaires imposées à différents niveaux en Afrique de l’ouest, il est encore difficile de tirer un premier bilan. Il faudra attendre le mois d’avril pour voir l’impact réel de ces mesures, nous indique le secrétaire général de l’AGPAOC. « Sur le principe, la logistique demeurera la même avec l’accueil des navires et le pré et post acheminement des marchandises. Nous ne pensons pas que nous verrons de changements notoires sur les opérations logistiques », nous a indiqué le secrétaire général de l’AGPAOC. Les défis de demain seront plus sur les mesures d’hygiène et de sécurité des salariés portuaires. « Nous verrons une nouvelle façon de travailler s’appliquer dans les ports. Cela pourra déboucher sur une digitalisation plus importante des opérations logistiques ». Cette digitalisation, qui était déjà au programme de la prochaine assemblée générale de l’organisation, va devenir un défi de l’avenir. « La digitalisation présente le double avantage d’éviter les contacts humains, élément essentiel en ces périodes de crise, et de pallier aux erreurs humaines dans les transmissions de documents enter les administrations ».