Juridique et social

Piraterie : Mærsk plaide pour déployer une force navale dans le golfe de Guinée

Après avoir vu deux de ses navires attaqués dans le golfe de Guinée, l’armement danois Mærsk demande aux autorités européennes de déployer une flotte navale dans la région pour sécuriser les opérations commerciales.

La piraterie s’est déplacée d’est en ouest. Après la corne de l’Afrique dans les années 2010, c’est désormais l’ouest du continent qui est la proie de nombreuses attaques de piraterie. En 2020, le Nigéria et le Bénin ont vu 46 attaques se perpétrer contre des navires.

Deux navires piratés

Au début de l’année 2021, deux navires de l’armement danois Mærsk ont été la cible des pirates dans le golfe de Guinée. La direction de l’armement danois indique qu’une cinquantaine de ses navires sont en opération dans la région, entre le Nigéria et l’Angola.

Ne pas craindre de prendre la mer

Dans un entretien avec l’AFP, Aslak Ross, directeur en charge des normes maritimes chez Mærsk, s’inquiète de la situation. « En 2021, nous ne devrions pas avoir de marins craignant de naviguer en raison de la piraterie, l’âge de la piraterie est terminé. » Pour lutter contre ce phénomène, le responsable de la compagnie danoise propose une mission de la communauté internationale à brève échéance.

Qui mieux que la France peut le faire?

Le ministère de la défense du Danemark, Trine Bramsen, a souligné que « le Danemark peut peser mais ne peut pas résoudre seul le problème. Et le responsable de Mærsk de souligner « qui mieux que la France peut apporter une force navale dans la région pour des efforts de lutte contre la piraterie ? »

Une force navale sans pouvoir d’intervention

Il existe déjà une force dans la région. La CMP, Coordinated maritime presence, a été créée en début d’année. Elle regroupe la France, l’Espagne, l’Italie et le Portugal. Elle propose des informations aux navires militaires en échange d’informations sur la situation. Cette force joue un rôle d’observateur sans avoir le pouvoir d’intervenir. De plus, les États de la région ne souhaitent pas voir des navires militaires étrangers entrer dans leurs eaux territoriales. Le Nigéria a souvent rappelé que sa force navale est suffisante pour faire face au problème.

Pas de gardes armés dans les eaux nigérianes

De plus, les forces nigérianes refusent la présence de gardes armés à bord des navires dans ses eaux. Le gouvernement de Lagos préfère que les armateurs contractent directement avec des sociétés privées accréditées. Un accord signé avec les autorités nigérianes établi une liste d’une trentaine de sociétés de sécurité appelées Société privée maritime de support logistique (Private Maritime Logistics Support Companies).

La fin de la surveillance à la bouée d’attente

Dans un communiqué, l’assureur Skuld a indiqué que la zone d’attente des navires au large de Lagos n’est plus surveillée par les forces navales locales. Des sociétés privées de gardes armés sont intervenues pour protéger les navires. « Les forces navales nigérianes n’approuvent pas cette intervention. Elle créé une nouvelle zone d’attente », rapporte Skuld. La marine nigériane souhaite que les navires d’escorte quittent immédiatement la zone ou, s’annoncent au moins cinq heures avant l’arrivée sur le point d’attente.

Gardes armés

La marine nigériane indique que ses marins embarqueront à bord des navires à la bouée d’attente. Les armateurs doivent annoncer la présence de gardes armés à bord. Aucune confirmation écrite n’est nécessaire mais, souligne l’assureur, ces arrangements peuvent se terminer dans les mêmes conditions.