Corridors et logistique

Upply publie son panorama financier des groupes de transport

Upply publie son panorama financier des groupes de transport en 2020. L’analyse est réalisée par modes de transport et donne un classement des réalités des entreprises face à la Covid 19.

L’année 2020 est devenue pour le monde des transports, une année de référence en raison de la crise de la Covid 19. Avec un premier semestre où la crise a mis en sommeil l’économie mondiale, un second semestre de reprise par paliers, Upply a décidé de regarder les effets de cette année particulière sur les groupes de transport.

Les limites du juste à temps

Dans son panorama financier, les deux analystes de Upply, Anne Kerriou et David Thébault constatent que la crise sanitaire a « mis en lumière les limites du modèle de gestion des stocks en « juste à temps« , qui s’est imposé ces dernières années dans un souci de rentabilité maximale. » De ce fait, de nombreuses chaînes industrielles n’ont pu éviter une interruption créant par la même une désorganisation des flux logistiques.

Hausse des coûts de transport

Du côté des chargeurs, continuent les deux auteurs, la crise a engendré des conséquences lourdes avec une forte augmentation des coûts de transport, notamment dans le maritime et l’aérien. Dans le transport routier, les prix affichent un recul même si, au premier trimestre 2021, ils affichent une hausse.

L’express en tête des groupes de transport

Dans le classement général des prestataires de transport, les trois premiers groupes mondiaux reviennent à des sociétés de transport express : UPS, Fedex et Deutsche Post. Le premier armateur, Mærsk, est en quatrième position, suivi par le groupe CMA CGM qui occupe la cinquième place.

Une médiane de 5,9% pour l’Ebitda

Il ressort de l’analyse de Upply que « la progression du chiffre d’affaires médian en 2020 a atteint 2,2%. En revanche, la rentabilité financière est bien meilleure avec une médiane de 5,9% pour l’Ebitda. En matière de résultats, les sociétés leaders sur leur marché ou intégrant une composante maritime affichent globalement de meilleures performances ».

L’analyse par mode de transport montre que les sociétés impliquées dans le maritime ont enregistré une progression de leurs résultats financiers. Une des raisons tient à la mise en place, par une gestion fine de leurs capacités, de la remontée des taux de fret.

Le retour de la rentabilité

De plus, le ralentissement au premier semestre de l’économie a amené les armateurs à mettre à l’ancre bon nombre de navires. Une décision qui a eu pour effet de faire baisser le prix du fuel d’environ 25% en 2020, indique Upply. « Globalement, en 2020, les compagnies maritimes s’illustrent par des profits exceptionnels, avec une progression de leurs résultats à deux voire trois chiffres. Malgré une baisse des volumes et de fortes contraintes opérationnelles, le secteur renoue avec la rentabilité, après un cycle de cinq années complexes et d’endettement élevé », continue le panorama financier.

Baisse de volumes et de revenus pour les commissionnaires maritimes

Cette situation des armateurs ne s’est pas déclinée sur le monde de la commission de transport maritime. La hausse de volumes des compagnies maritimes ne s’est pas répercutée sur les principaux opérateurs. Ainsi, Khune et Nagel voit son chiffre d’affaires perdre 8% sur l’exercice fiscal précédent et ses volumes se réduire de 7,3%.

Aérien: pénurie de capacité

Du côté du transport aérien, les mêmes effets ont produit les mêmes résultats que dans le transport maritime. La pénurie de capacité a permis une remontée significative des recettes unitaires et ce malgré une baisse des volumes.

L’arrêt des vols passagers pendant la crise sanitaire a amené les compagnies aériennes à une gestion plus agile de leurs capacités. Elles ont utilisé des avions passagers pour transporter des marchandises tant en soute qu’en cabine. Malgré tout, exprimé en tonnes-kilomètres, le fret aérien affiche une baisse de 24,1%.

Des hausses allant jusqu’à 97%

Néanmoins, la demande importante a permis aux compagnies aériennes d’imposer des hausses tarifaires. Dans son panorama financier, Upply indique que « la recette unitaire a augmenté de 40% en 2020 et devrait encore progresser de 5% cette année. » Les chiffres collectés par Upply montrent que les chiffres d’affaires de ces compagnies affichent des progressions de leur division fret allant jusqu’à 97%.

Les principaux commissionnaires de fret aérien dans le monde ont pu tirer profit de la hausse des taux de fret. Si globalement leurs volumes sont en baisse, leurs chiffres d’affaires aérien a augmenter significativement (entre 6% et 65%).

Des conditions d’exploitation inédites pour le routier

Le transport routier a dû faire front à de nombreuses difficultés au cours de la pandémie. Il a continué à approvisionner en biens essentiels tout en devant faire face à des conditions d’exploitation inédites.

Ainsi, « en Europe, le rétablissement de contrôles à certaines frontières voire la fermeture pure et simple, de façon parfois très désordonnée, a désorganisé les opérations », indique Upply. Pour les deux auteurs, le transport routier a enregistré des bouleversements dans la typologie du fret.

Développement du transport de colis

« Le transport de biens de consommations et de produits alimentaires s’est maintenu à un bon niveau, et le transport de colis s’est fortement développé, soutenu par le développement du commerce électronique pendant les périodes de confinement. En revanche, certaines activités habituellement très pourvoyeuses de fret pour le transport routier sont restées à la traîne. C’est en particulier le cas de l’industrie automobile, qui n’a toujours pas retrouvé le rythme d’avant-crise. »

Baisse des chiffres d’affaires

Par voie de conséquence, les chiffres d’affaires des principaux opérateurs de transport routier en Europe affichent une baisse. Elle atteint pour certains une diminution de 11%. Aux États-Unis, les opérateurs s’inscrivent dans la même veine avec des volumes de revenus allant de -2% à -7%. Et Upply de citer une étude de l’IRU (International Road Union) qui évalue à 125 Md$ les pertes cumulées pour le transport routier européen.