Juridique et social

Assurances : les pertes totales ont baissé en 2021

Dans son rapport annuel sur la sinistralité maritime en 2021, Allianz met en évidence la baisse des pertes totales. Les incendies et la décarbonation du transport maritime constituent les principales préoccupations des assureurs.

Avec 57 pertes totales en 2021, l’année passée confirme une baisse générale de la sinistralité dans le monde. « Dans les années 90, le secteur affichait des pertes de 200 navires par an. En 2021, avec 54 pertes, le chiffre se situe dans la moyenne des quatre dernières années », indique le rapport annuel de Allianz. Depuis 2012, le nombre de sinistre a baissé de 57%. Le nombre de d’évènements dans le monde est pour sa part sur une tendance de hausse avec 3000 sinistres.

Pertes totales : surtout des navires coulés

Les sinistres en 2021 ont été principalement liés à des navires coulés. Ils représentent 60% des sinistres soit 32 incidents. Viennent ensuite les incendies et les explosions qui pèsent 15% avec huit incidents déclarés. Les bris et pannes de machine sont responsables de 11% des pertes totales, avec six cas. Des sinistres qui surviennent surtout pendant les mois de mai et de décembre. En 2021, sept sinistres ont été déclarés sur chacun de ces mois.

Sud-est asiatique : une zone à surveiller

Le rapport annuel d’Allianz souligne que les principaux incidents surviennent dans le sud-est asiatique. « Une perte totale sur cinq en 2021 s’est produite dans la région de la Chine méridionale, de l’Asie du Sud-Est, de l’Indonésie et des Philippines, la plus exposée au monde », indique Allianz. À prendre l’ensemble des sinistres déclarés, les îles britanniques s’adjugent la première place avec 668 incidents, soit 67% du volume total.

Ukraine : la crise des équipages

Dans son rapport pour 2021, Allianz revient sur le conflit avec l’Ukraine. « Le secteur maritime a été touché sur plusieurs fronts, avec les pertes de vies humaines et de navires en mer Noire, les perturbations des échanges avec la Russie et l’Ukraine, ainsi que le poids croissant des sanctions. Il a également été confronté à des défis opérationnels quotidiens : crise des équipages, prix et disponibilité des soutes et la hausse des risques cyber. »

Le conflit n’a pas encore pesé sur l’assurance

Le conflit ukrainien n’a pas encore pesé sur le secteur des assurances, explique Allianz. Les demandes d’indemnisation pourraient arriver dans les prochaines semaines. L’assureur imagine l’ouverture de dossiers au titre des risques de guerre pour les navires situés dans les zones bombardées. « Les demandes d’indemnisation au titre de l’assurance maritime corps et cargaison pour les navires pris dans le conflit sont moins prévisibles. Elles pourraient soulever des questions juridiques et nécessiter l’interprétation de contrats complexes », continue le rapport annuel.

Incendies : des irrégularités de déclaration

Parmi les sujets de préoccupation des assureurs, les incendies se placent parmi le sujet à considérer. Les feux, tant sur les porte-conteneurs que les rouliers, se propagent rapidement avec des pertes totales importantes. Sur les cinq dernières années, 70 incendies ont été déclarés pour les seuls porte-conteneurs. Les assureurs pointent du doigt les irrégularités de déclaration des chargeurs par omission ou volontairement.

Rouliers : les nouveaux risques liés aux véhicules électriques

Les incendies des navires rouliers tendent aussi à augmenter. Des sinistres qui trouvent leur origine dans des dysfonctionnement et des courts-circuits. Or, avec la hausse des ventes de véhicules électriques, ce type de chargement va aller croissant. « Des transports qui exigent des changements dans la conception des navires, les capacités de détection et de lutte contre l’incendie, ainsi que les procédures de chargement des marchandises. Les batteries lithium-ion peuvent prendre feu si elles sont endommagées. En cas de mer agitée, elles peuvent aussi se renverser si elles n’ont pas été correctement calées. Elles peuvent également exploser près d’une source de chaleur ou même pendant un rechargement à bord. Les volumes d’eau nécessaires pour éteindre un incendie et refroidir la zone environnante sont importants. Leur déversement peut compromettre la stabilité du navire », rappelle l’assureur.

Décarbonation : des changements de risques

Autre sujet surveillé de près par les assureurs, la décarbonation du transport maritime. Les réductions d’émissions des navires obligent les armateurs à trouver des carburants alternatifs. Des changements qui se refléteront dans le paysage des assurances maritimes. « Au cours de cette transition, le secteur devra faire en sorte que les risques restent acceptables. Comme nous l’avons constaté avec le transport de conteneurs, l’innovation peut avoir des conséquences inattendues. Le passage aux carburants alternatifs pourrait accroître les risques de bris de machine, en attendant que les technologies soient éprouvées et que les équipages s’adaptent aux nouvelles procédures », anticipe Allianz.