Bolivie : l’ouverture des ports fluviaux a dynamisé le commerce extérieur
En attribuant le statut de port international à trois ports fluviaux privés la Bolivie s’offre une alternative fluviale aux ports chiliens pour développer ses échanges extérieures.
La Bolivie dispose de ressources minérales importantes à l’image du soja, de l’urée et du ciment. Or, depuis la perte de son accès à la mer au 19è siècle, la Bolivie est handicapée dans les échanges internationaux. Le coût de transport pour un pays sans littoral augmente largement. « Le coût logistique pour accéder aux ports maritimes ne permet pas d’être compétitif sur les marchés internationaux pour nos marchandises », explique Bismark Rosales, directeur général du port de Jennefer.
Une nouvelle règlementation en 2018
« En réunissant les autorités nationales et la direction du port dans la même salle, le programme de formation de la Cnuced a révéler la nécessité de changer le statut du port ». Ainsi, en 2018, une nouvelle règlementation est née pour permettre aux ports privés d’intervenir comme plate-forme logistique internationale.
Trois ports privés internationaux
La Bolivie dispose désormais de trois ports privés internationaux, Central Aguirre, Gravetal et Jennefer. Tous les trois sont reliés au réseau du Parana-Paraguay par le canal Tamengo. Un développement qui a permis à la Bolivie de développer ses exportations. Le Parana-Paraguay permet de relier les ports boliviens à celui de Buenos Aires en Argentine. Un réseau de plus de 3400 km qui offre un débouché maritime à la Bolivie sur l’océan Atlantique.
Réduire les coûts logistiques
En prenant ses fonctions de directeur général du port de Jennefer, Bismark Rosales a rapidement perçu le potentiel de développement du port de Jennefer. « Cette route fluviale réduit de 18% à 20% les coûts logistiques. Une économie qui peut aller jusqu’à 30% dans certains cas », indique le directeur général du port de Jennefer.
Cette baisse des coûts se comparent au trafic routier depuis la Bolivie jusqu’aux ports chiliens comme Arica. « Il ne s’agit pas uniquement du développement d’un port mais aussi de la croissance de toute l’économie bolivienne », continue le directeur général. Pour appuyer cette stratégie, Bismark Rosales a proposé le dragage sur 11 km du chenal d’accès depuis le port de Jennefer au réseau du Parana Paraguay.
2,1 Mt en 2021
Depuis son accession au statut de ports internationaux, les trois ports boliviens ont augmenté leur part du trafic sur le réseau du Parana-Paraguay. Depuis 2018, le trafic bolivien sur cette voie fluviale a augmenté de 62% à 2,1 Mt. Et le directeur du port regarde désormais à développer cette artère fluviale. Les exportations boliviennes par voie fluviale ont représenté 3,9% contre 6% pour le ferroviaire, 0,1% pour l’aérien et 60% pour le routier.
Report modal de 100 000 conteneurs
En effet, le port chilien d’Arica traite chaque année quelque 100 000 conteneurs boliviens. Ils sont acheminés entre la Bolivie et le port par voie routière en empruntant la route des Andes. Pour Bismark Rosales une partie de ces flux peut être reporté sur la voie fluviale. De plus, le port traite aujourd’hui 500 000 t, principale de la farine de soja et des produits pétroliers. « Nous pouvons doubler notre trafic dans les prochaines années », assure le directeur du port.