L’été de la logistique portuaire en bref
Au cours de la période estivale, le monde de la logistique a tourné au ralenti. Nous vous présentons un aperçu des principaux événements survenus au cours des dernières semaines.
Pour commencer ce catalogue des brèves de l’été, les manutentionnaires sont à l’honneur. Ainsi, APM Terminals, filiale du groupe AP Moller Mærsk, a remporté la concession d’un terminal dans le port brésilien de Suape. La filiale du groupe Mærsk prévoit d’opérer un terminal à conteneurs et un terminal conventionnel dans ce port. APMT investira 2,6 Md Real (515 M€). Les travaux devraient s’étaler sur 24 mois et démarreront dès la fin des procédures règlementaires.
APMT cède ses parts dans Global Ports
APM Terminals a aussi décidé de se retirer du marché portuaire russe. Disposant de 37,5% de parts dans l’opérateur portuaire Global Ports, la filiale du groupe Mærsk a cédé, le 26 août, sa participation au groupe logistique russe Delo. Le groupe logistique russe détient le solde des parts dans Global Ports. Cette cession est prévue depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Il aura fallu six mois de négociations aux deux sociétés pour trouver un accord.
ETE intensifie sa présence à Sines
Enfin, au Portugal, le groupe ETE a remporté la concession d’un nouveau terminal conventionnel dans le port de Sines. Déjà présent dans le port du sud du pays, Grupo ETE renforce sa position dans ce port.
Grève portuaire en Allemagne
Le monde portuaire a aussi été touché par des mouvements sociaux, notamment en Europe. Au cours de l’été, les manutentionnaires allemands ont été confrontés aux revendications syndicales des ouvriers portuaires. Le conflit entre les partenaires sociaux a commencé en juin. Les négociations ont été émaillées de nombreux jours de grève dans les ports allemands. Une situation que le monde portuaire d’outre-Rhin n’avait pas connu depuis des décennies. Finalement, il a fallu l’intervention d’une cour de justice pour obliger les deux parties à se remettre autour de la table et finalement trouver un compromis. Les ouvriers portuaires doivent encore accepter le compromis dans une consultation prévue le 5 septembre.
Felixstowe : un mouvement qui dure depuis huit jours
Une grève exceptionnelle en Allemagne mais aussi en Grande-Bretagne. Dans le port de Felixstowe, les ouvriers dockers du terminal à conteneurs géré par le groupe chinois Hutchison ont entamé le 21 août, une grève sans précédent depuis plus de 30 ans. Leur revendication porte sur des considérations salariales pour compenser l’inflation dans le pays. Après huit jours de grève, les ouvriers dockers ne semblent pas décidés à reprendre le travail le 30 août.
Une extension des autres professions
Le mouvement social du port de Felixstowe s’inscrit dans un mouvement général qui touche toute la Grande-Bretagne. Outre les dockers, les postiers, les conducteurs de trains et du métro londonien ont commencé leur mouvement avant les dockers.
Lekki Deep Sea Port bientôt achevé
Du côté portuaire, le projet nigérian de Lekki Deep Sea Port s’achève. Le 27 juillet, sur son compte Twitter, le port annonce avoir réalisé 95% des travaux. Les travaux de dragage sont réalisés à hauteur de 98,4%. Ceux des murs de quai à 96%, ceux de la digue à 93% et les travaux sur le terre-plein à 91%. L’ouverture de ce terminal de la région de Lagos est annoncée avant la fin de l’année.
Timor Port va démarrer en septembre
De nouveaux ports qui achèvent leurs travaux comme celui de Timor Port, dans la baie de Tibar. Selon le groupe Bolloré, l’inauguration de ce port devrait se réaliser dans le courant du mois de septembre. Le groupe français affiche aussi son optimisme pour l’ouverture du deuxième terminal à conteneurs du Port autonome d’Abidjan.
La relance du projet d’Anaklia
En outre, en Géorgie, le conflit entre l’Ukraine et la Russie créé de nouvelles ouvertures pour les pays du sud du continent eurasien. Le gouvernement géorgien aurait relancé le projet portuaire dans la ville d’Anaklia pour une connexion ferroviaire des routes sud de la Soie qui passent par la mer Caspienne, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, et celle passant par la Turquie. Ces deux routes favorisant un débouché sur la mer Noire.
Les basses eaux du Rhin
Si les travaux portuaires avancent dans certaines parties du monde, l’été aura été compliqué pour le transport fluvial européen. La sécheresse a réduit le débit des grands fleuves européens, artères essentielles de certaines économies. Ainsi, le Rhin a vu sa cote perdre 45% de sa moyenne le 12 août, selon une information de CNN. Pour le journal américain, cet état de fait rappelle la situation de 2018 qui avait valu une perte de 0,2% de sa croissance économique. Cette baisse des eaux signifie des restrictions à la navigation d’environ 30%.
Le Danube touché par la sécheresse
La situation rhénane n’a pas été exceptionnelle. Le Danube connaît les mêmes restrictions en raison du manque de pluies de l’été. Les experts s’inquiètent de cette sécheresse qui ne sera résolue, selon certains, qu’après plusieurs années de pluies.
Le port de Boulogne-Calais modifie sa gouvernance
En France, la période estivale a été l’occasion, pour le port de Boulogne-Calais, de modifier sa gouvernance. La SEPD (Société d’exploitation des ports du Détroit) n’est plus dirigée par un président directeur général. Elle dispose désormais d’un président du conseil d’administration, François Lavallée et d’un directeur général, Benoît Rochet. Ce dernier a officié pendant plusieurs années comme directeur général délégué de l’entité portuaire, aux côtés de Jean-Marc Puissesseau qui a fait valoir ses droits à la retraite.
Ouverture des consultations pour les Consortia
Ce tour d’horizon des événements de l’été ne serait pas complet sans rappeler l’ouverture par la Commission européenne des avis sur l’avenir de l’exemption accordée aux Consortia, le 9 août. Cette exemption donne aux armements de lignes régulières de se regrouper en vue d’optimiser les dessertes. Les avis sont à déposer jusqu’au 3 octobre. Le dernier renouvellement de cette disposition européenne a été adoptée en avril 2020. L’ouverture de cette consultation est destinée à réfléchir sur la prolongation de cette mesure au-delà de 2024.