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À Nantes Saint-Nazaire, le port tiré par les produits énergétiques en 2022

Le GPM de Nantes Saint-Nazaire a réalisé, en 2022, un trafic en progression de 57%. Une croissance tirée par les courants liés à l’énergie. Le développement de l’éolien n’a pas compensé les pertes du roulier et du conteneur.

Les années se suivent sans se ressembler. En 2022, le GPM de Nantes Saint-Nazaire a terminé l’année avec un trafic en progression de 57% à 29,7 Mt. Cette année a été marquée par les besoins en gaz de la France à la suite des sanctions prononcées par l’Union européenne contre la Russie.

Le GNL progresse de 85%

Dans ce contexte économique, la France a décidé de remplir ses stocks de GNL. Alors, les terminaux méthaniers portuaires ont joué leur rôle. Ainsi, en 2022, la part des flux énergétiques dans le trafic du GPM de Nantes Saint-Nazaire a bondi de 85% à 9,9 Mt. Au global, les vracs liquides ont gagné sur l’année une part de plus en plus importante dans les trafics.

Les flux énergétiques représentent 69%

En effet, les flux énergétiques représentent donc plus des deux tiers du trafic total du port avec 69%. Un an auparavant, en 2021, le GPM de Nantes Saint-Nazaire a vu ses trafics énergétiques atteindre 55%. Si le GNL a enregistré un bond, les autres catégories des vracs liquides enregistrent aussi une croissance. Dans cette catégorie, les trafics d’hydrocarbures ont repris le chemin de la croissance en 2022 avec le redémarrage progressif à l’été de la raffinerie TotalEnergies de Donges après 18 mois d’arrêt. Les importations de pétrole brut atteignent plus de 5,1 Mt. Ce redémarrage de la raffinerie a eu pour effet de réduire les importations de produits raffinés qui perdent 52% à 1,8 Mt.

Une hausse des huiles végétales

Outre ces vracs liquides liés à l’énergie, le GPM de Nantes Saint-Nazaire a aussi vu une croissance des flux des huiles végétales pour répondre à une demande mondiale perturbée par le conflit entre la Russie été l’Ukraine. Il s’en est suivi une activité importante des usines de trituration de Saint-Nazaire et de Montoir de Bretagne. Le trafic a alors augmenté de 31% à plus de 600 000 tonnes exportées en Europe et vers des pays tiers.

Céréales, la croissance grâce à la bonne récolte

Du côté des vracs solides, le port ligérien a aussi fait preuve de réactivité face au contexte économique mondial. Devant la pénurie de céréales en raison de l’incapacité de l’Ukraine à livrer sa production et avec une récolte de qualité, les exportations de céréales ont enregistré une progression de 80% à 1,2 Mt. Une hausse qui fait oublier la précédente campagne plus difficile. De plus, les importations de matières premières pour l’alimentation animale ont connu aussi une augmentation de volume. Elles s’établissent à 2 Mt sur l’année, soit une augmentation de 1%, et ce, comme le souligne la direction du port, « malgré la pandémie de grippe aviaire qui a touché les élevages avicoles français ».

La centrale de Cordemais a été fortement sollicitée

Autre vrac solide important sur les quais du GPM de Nantes Saint-Nazaire, les importations de charbon sont revenues en masse. Des flux qui ont progressé de 51% à 1,2 Mt. Cette hausse des volumes s’explique par la forte sollicitation de la centrale EDF de Cordemais pour subvenir aux besoins du Grand Ouest. Enfin, dans ce courant des vracs solides, les produits destinés à la filière du BTP, sable de mer, d’une part, et clinker et ciment, d’autre part, ont enregistré des sorts différents. En effet, les sables de mer accusent une baisse de 3% quand le ciment et le clinker progressent de 12% à 358 000 t.

Diverses : les conteneurs s’affaissent

Dernière catégorie de trafic, les marchandises diverses se stabilisent avec une faible diminution à 2,2 Mt. Une baisse qui tient aux trafics conteneurs et au trafic de véhicules neufs. En tonnage, le trafic conteneurs perd 4% à 1,5 Mt. En nombre, la baisse est plus marquée avec une diminution de 7% à 135 600 EVP. Pour la direction, les perturbations logistiques de cette année ont affecté les services de feedering que le port ligérien reçoit.

Roulier : les problèmes de l’usine de Vigo pèsent

Quant au trafic roulier, il recule de 11%. Les difficultés d’approvisionnement en matières premières de l’usine Stellantis de Vigo ont provoqué sa fermeture pendant plusieurs semaines. Un phénomène qui a eu des impacts directs sur le trafic portuaire. Le nombre de véhicules neufs atteint ainsi 96 000 unités contre 109 000 en 2021. En revanche, la reprise de l’activité aéronautique s’est traduite par une progression du trafic maritime en 2022 (+ 72 %), notamment sur la liaison Montoir de Bretagne – Mobile (États-Unis), le nombre d’escales ayant doublé.

Éolien : 120 escales de navires pour 100 000 t

Dans ce secteur des marchandises conventionnelles, le GPM de Nantes Saint-Nazaire a pris sa place dans le secteur de l’éolien offshore. L’année 2022 a été marquée par la construction du premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire. Cette belle réussite logistique et humaine s’est traduite en chiffres par un trafic estimé à 100 000 tonnes de composants éoliens et par 120 escales de navires.