Afrique du Sud : la contre-performance logistique des ports
Les ports sud-africains accusent des retards importants en raison de pannes sur les équipements et des conditions météorologiques déplorables. Transnet assure mettre en place les mesures d’urgence.
La situation dans les ports sud-africains semble inextricable. L’association des commissionnaires sud-africains (South African Association of Freight Forwarders, SAAFF) dénombre jusqu’à 96 navires en attente dans les différents ports du pays. Ce sont plusieurs dizaines de centaines de conteneurs qui patientent à l’ancre devant les ports, indique le journal sud-africain IOL dans un article du 21 novembre.
Des coûts de 124 M Rands
Toujours selon ce journal, l’association des transitaires estime le coût de ces contre-performances logistiques à 124 M Rands (soit environ 6 M€) par jour. Une situation incompréhensible selon Jacob van Rensburg, directeur du développement de la SAAFF. Cependant, la situation prise dans son détail ne paraît pas si importante. En effet, à Port Elizabeth et au Cap, les opérations s’améliorent. Les retards les plus importants se retrouvent dans le port de Durban, continue le journal sud-africain. Dans ce contexte, les armements détournent une partie de leur cargaison destinée au marché sud-africain vers Port Louis, à l’île Maurice.
Transnet se penche sur ses ports
Du côté de Transnet, société para-publique en charge des ports, « des mesures d’urgence sont engagées pour mettre un terme aux perturbations dans le port de Durban et de Richard’s Bay. Des dispositions destinées à minimiser l’impact sur l’économie nationale. Dans un communiqué de presse, la direction de Transnet souligne que « le problème de la congestion portuaire est complexe. Néanmoins, face au manque d’investissement dans la maintenance des équipements, ces perturbations devaient arriver tôt ou tard », indique Andile, président du conseil d’administration de Transnet.
Des équipements attendus prochainement
Pour remédier à la situation, le président de Transnet rappelle que la société commande de nouveaux équipements pour répondre à la demande. Cependant, « il faut avertir que cela prendra plusieurs mois. Les délais de livraison de certains engins de manutention peuvent s’étaler sur 12 à 18 mois. » Plus particulièrement à Durban, une équipe tente de mettre en place un programme pour augmenter la cadence de manutention des conteneurs. Ainsi, au quai 2, il est prévu de passer de 2500 à 4000 conteneurs par jour. Aujourd’hui les cadences permettent le traitement de 3300 conteneurs par jour. Au terminal 1, le rythme de déchargement doit passer de 1200 conteneurs à 1500 conteneurs par jour.
La résorption à Durban prendra entre 7 et 15 semaines
Du côté des équipements, Transnet annonce l’acquisition de 16 grues sur pneus pour la seconde moitié de 2025. Des portiques de quai sont prévus pour la fin de l’année 2025. Par ailleurs, un programme de travaux sur les équipements actuels est en cours. Il doit améliorer la productivité des engins d’ici à l’été 2024. Enfin, la direction demande aux salariés portuaires de mener tous les efforts nécessaires pour résorber ces perturbations. « La direction de nos ports travaille avec des ingénieurs pour améliorer la performance de nos équipements », assure la direction de Transnet. Ces différentes dispositions doivent résoudre les perturbations du port de Durban en sept semaines au terminal 1 et 15 semaines au terminal 2.
Richard’s Bay souffre de la route
Quant au port de Richard’s Bay, les problèmes du terminal portuaire tiennent surtout à la difficulté de sortir les marchandises par voie routière. Le 21 novembre, une première réunion d’urgence avec les responsables de Transnet et les acteurs logistiques a tenté de trouver des solutions. Pour apporter une partie de la solution au problème, Transnet a implémenté un système de rendez-vous pour les routiers. Cependant, cette solution n’inclus pas les camions destinés aux installations situés dans le port. « Par conséquent, même lorsque les camions ont été réservés, le rythme auquel ils arrivent aux portes du port dépasse parfois de loin les prévisions », rappelle la direction de Transnet. De plus, la capacité de traitement des bureaux du port atteint rapidement ses limites.