Céréales : les exportations françaises estimées à 16,9 Mt pour la campagne
Le 15 novembre, le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a publié les prévisions pour la campagne actuelle. Les exportations de blé tendre français sont revus légèrement à la baisse par rapport au mois d’octobre. Elles s’établissent à 16,9 Mt. Un chiffre qui reste encore supérieur aux exportations réalisées au cours de la précédente campagne.
Pour aller plus en détail, la majorité de ces exportations part vers les pays tiers. Ces flux sont estimés à 10,1 Mt, soit 154 000 t de moins que la précédente campagne. FranceAgriMer prévoit une progression de 300 000 t de ces exportations françaises par rapport aux perspectives d’octobre. Cette augmentation tient principalement à des achats réalisés par la Chine, l’Égypte, et les pays d’Afrique sub saharienne.
L’attrait des blés français par l’Égypte
L’attrait du blé français par l’organisme national égyptien en charge de l’achat de céréales, le Gasc, interroge. Le cahier des charges rigoureux oblige à une qualité dont les blés français ne répondent pas toujours. Sans dire s’il s’agit d’un assouplissement des exigences ou de la volonté du gouvernement de constituer des stocks, toujours est-il que les blés français s’apprécient en Égypte.
Baisse des flux vers le Maghreb
Néanmoins, les dernières prévisions constatent une baisse du trafic destiné au Maroc. Dans le même ordre d’idée, l’Algérie reste en retard par rapport à la précédente campagne. À fin octobre, le pays a importé 157 000 t, contre plus d’un million de tonnes lors de la précédente campagne céréalière. Autre élément nouveau, la France a vendu 30 000 t de blé à des acheteurs colombiens.
La concurrence avec l’Ukraine
De leur côté, les exportations destinées aux pays de l’Union européenne sont revues à la baisse à 6,7 Mt. Elles perdent 535 000 t par rapport aux prévisions d’octobre. Cette diminution de trafic est liée à la concurrence avec l’Ukraine. En effet, l’Italie et l’Espagne s’approvisionnent traditionnellement sur le marché français en blé tendre. L’offre ukrainienne meilleure marché amènent les deux pays à se tourner vers cette origine.
Les orges se stabilisent
Du côté des orges, les exportations françaises sont stables. FranceAgriMer estime le volume de la campagne à 6,4 Mt. Les trafics destinés aux pays tiers ne bougent pas. Les opérateurs attendent les décisions du gouvernement chinois sur les achats d’orges. Du côté du maïs, les exportations sont attendues en progression sur cette campagne à 3,9 Mt. Une hausse liée à une demande du Portugal et du Royaume-Uni.
Blé dur : la France pourrait profiter d’une mauvaise récolte turque
Enfin, le blé dur devrait retrouver des couleurs pour ses exportations sans toutefois retrouver ses volumes de la campagne 2021/2022. Les prévisions de trafic s’établissent à 860 000 t. Ces produits partent principalement vers les pays de l’Union européenne. Selon FranceAgriMer, l’Italie et l’Espagne pourraient se tourner vers le marché français. Ces deux pays s’alimentent généralement sur le marché turc. Or, la dernière récolte de blé dur en Turquie ne permet pas de répondre à toutes les attentes. De plus, le potentiel exportable turc en blé dur est estimé à 1,7 Mt sur cette campagne. À ce jour, la Turquie a déjà exporté 1,2 Mt. Son potentiel exportable sur le reste de la campagne reste donc faible.
Une baisse des exportations ukrainiennes
Le bilan mensuel sur la campagne céréalière ne peut se faire sans analyser la situation en Ukraine. Après 20 mois de conflit, l’Ukraine maintien ses exportations de produits céréaliers. Au cours de la campagne actuelle, elle a expédié 15 Mt de produits, indique le ministère. Un chiffre en baisse de 28,5% par rapport à la même période en 2022. Il faut garder en mémoire qu’en 2022, les corridors humanitaires ont fonctionné à plein sur la période. Actuellement, l’Ukraine parvient à exporter une partie de ses marchandises par voie maritime par des routes maritimes plus ou moins sûres.
Une diminution de 30% des flux maritimes
En 2022, l’Ukraine a exporté 14,7 Mt par ce mode. Ainsi, cette année, les flux maritimes et fluviaux perdent 30% en raison de la fin des corridors humanitaires. Quant aux exportations par voie ferroviaire, elles s’établissent à 3,4 Mt, en baisse de 8,1% comparativement à la même période de 2022. Pour aller plus en détail, les experts prévoient des exportations de blé en retrait par rapport aux précédentes campagnes à 14,3 Mt, en baisse de 15,4%. Une diminution qui s’explique par une production en baisse, « même si elle a été supérieure aux premières prévisions », précisent Marc Zribi, chef de l’Unité grains et sucre de FranceAgriMer.
La Russie dispose d’un potentiel exportable de 50 Mt
Pour rester en mer Noire, la Russie connaît sur ce début de campagne une production en léger retrait par rapport au record de 2022. Néanmoins, avec des stocks importants, elle prévoit d’exporter 50 Mt au cours de cette campagne, soit 6,8% de plus que l’année passée. Quant au maïs, tant l’Ukraine que la Russie prévoient des baisses des exportations pour cette campagne. En Ukraine, la production de maïs a été meilleure mais les exportations se réduisent de 26% à 21 Mt. En Russie, les sorties de maïs sont en baisse de 21,3% à 4,8 Mt sur la campagne.