Le port de Toulon reçoit des Tesla par voie maritime
Le port de Toulon a réceptionné 375 voitures Tesla fabriquées en Chine et transbordées à Barcelone. Une première opération qui va en appeler d’autres.
La particularité de Tesla est de ne pas disposer de concessionnaires. Les véhicules sont stockés dans un espace dans l’attente d’être récupérés par leur propriétaire. Dans le sud de la France, à Toulon, les véhicules Tesla sont généralement acheminés par camion depuis le port de Barcelone jusqu’au port sec. Les particuliers viennent chercher leur voiture directement dans cet espace. Un système qui a fonctionné pendant plusieurs mois.
Report modal pour faire face à la pénurie de chauffeurs
Or, avec la difficulté accrue de disposer de chauffeurs routiers ces derniers mois, Tesla a fait le choix d’une nouvelle chaîne logistique. Ainsi, l’opérateur de Tesla à Toulon, TAS, filiale autonome du groupe Charles André, a proposé une solution. Elle a mis sur pied une chaîne logistique avec le Barcelone en hub portuaire avec un feeder vers Toulon.
Le Sardinia Vera en feeder
Pour opérer cette liaison, TAS a utilisé le Sardinia Vera, navire affrété à Corsica Ferries. Le navire est affecté, par le Groupe Charles André, au transport de véhicules neufs entre l’Algérie et Toulon, explique Maxime Hamer-Rona, directeur des opérations et de la qualité de TAS. Ainsi, les véhicules construits en Chine sont acheminés à Barcelone et repris par le navire vers Toulon.
Des trafics plus respectueux de l’environnement
Cette première opération de feedering entre Barcelone et Toulon a concerné 375 véhicules. Une première qui en appelle d’autres, soulignent de concert l’opérateur et la direction du port de Toulon. Pour Christine Rosso, directrice des ports de la rade de Toulon, ce trafic s’inscrit dans la stratégie du port de développer des trafics liés à la décarbonation. « Notre objectif est de répondre à ce type de trafic plus respectueux de l’environnement », nous a confié la directrice du port. De plus, la sécurité et la sûreté font partie de l’ADN du port, continue la directrice. Deux éléments essentiels pour le constructeur automobile.
Tesla veut profiter de la situation de Toulon
En confirmant son intention de se développer sur Toulon, Tesla veut aussi profiter de la disponibilité de quais sur le port du Var mais aussi de sa localisation géographique, proche des autoroutes pour pouvoir desservir, plus tard d’autres centres logistiques. De plus, indique le responsable de TAS, le port de Toulon a su faire preuve d’agilité pour répondre aux demandes du constructeur automobile.
Investir dans des bornes de recharge
Pour consolider ce trafic sur le long terme, des investissements seront nécessaires. Le port de Toulon prévoit de construire des bornes de recharge pour pouvoir recharger les véhicules avant leur livraison finale. En effet, lorsqu’elles sont débarquées, les voitures ne sont pas chargées à 100%. Le nouveau propriétaire doit se rendre à une borne pour finir le chargement. Alors, le port de Toulon prévoit de construire des bornes sur le terminal pour pouvoir charger les voitures. L’objectif de la direction du port est de déployer ce réseau de bornes dans le courant de l’année.
Disposer d’une recharge mobile
Par ailleurs, le port a dans ses cartons un projet de disposer d’une borne de recharge mobile installée sur un camion. Ce système permettra de recharger les voitures sans qu’elles quittent leur emplacement. Un projet qui devrait intervenir dans le courant de l’année prochaine, en 2024.
Développer les trafics de voitures neuves
À peine le navire déchargé, la direction du port et TAS réfléchissent à une prochaine escale. Une escale du Sardinia Vera est prévue pour le mois de février, annonce TAS sans donner de dates précises. En attendant, le développement de cette filière automobile reste un sujet prégnant pour le port varois. « Nous disposons d’une infrastructure ferroviaire adaptée, d’un terminal et d’une adaptation. Nous pouvons accueillir des navires de type PCTC (Pure Car and Truck Carrier). Nous devons trouver le bon schéma logistique pour développer ces trafics », nous a indiqué Christine Rosso.