Ports

Maroc : les ports affichent une croissance de 2,8% à fin septembre

Le trafic des ports du Maroc (Tanger Med inclus) totalise 155,2 Mt à fin septembre, en progression de 2,8%. Une hausse tirée principalement par les marchandises diverses.

Les ports du royaume chérifien affichent, à fin septembre, de 2,8% à 155,2 Mt. Un résultat qui intègre les ports gérés par l’Agence nationale portuaire et par Tanger Med. Cette croissance est principalement tirée par les transbordements. En effet, ce courant progresse de 10,1% à 73,4 Mt. Le transbordement concerne principalement les conteneurs, les hydrocarbures et les véhicules neufs, dans les ports du Maroc.

Les transbordements sauvent la mise

Signe d’un ralentissement de l’économie, les trafics pour l’hinterland marocain sont, pour leur part, en retrait. En effet, les importations perdent 3,3% à 49,3 Mt et les exportations se contractent de 2,1% à 25,4 Mt. Les ports ont souffert de la baisse des entrées de céréales, d’ammoniaque et des hydrocarbures. Du côté des sorties, le phosphate brut et l’acide phosphorique s’affichent en diminution tout comme le clinker et les engrais.

Tanger Med, premier port du Royaume chérifien

Dans le détail port par port, il ressort que Tanger Med demeure le premier port du Maroc. Avec 91,8 Mt, le port du nord du pays gagne 9,5%. Une progression qui tient principalement à l’activité conteneurs, du trafic routier et aussi aux flux d’hydrocarbures. Le deuxième port marocain, Jorf Lasfar totalise 25 Mt sur les trois premiers trimestres. Il perd 4,4% par rapport à l’année précédente. Une baisse que l’autorité portuaire nationale attribue principalement aux exportations de phosphate brut et de conteneurs. Le port suit l’activité économique de l’OCP (Office chérifien des phosphates). Une baisse d’activité de cette industrie et les principaux courants du port se contractent.

Casablanca perd du volume

En troisième position dans le classement des ports du royaume chérifien intervient celui de Casablanca. À fin septembre, le port voit son trafic se réduire de 3,3% à 19,1 Mt. Une diminution qui tient au recul des exportations de phosphate brut, des conteneurs et aux importations des engrais. Dans la même veine, le port de Safi voit ses trafics s’effondrer de 14,4% pour atteindre 3,8 Mt. Comme les autres ports, il a souffert de la baisse des exportations de phosphates brut et d’acide phosphorique.

Agadir : un trafic en progression

Le seul port à afficher une hausse de trafic sur les trois premiers trimestres est celui d’Agadir. Le port du sud du pays bénéficie de la progression de ses trafics d’aliments pour bétail, du charbon et du clinker. Enfin, le port de Mohammedia se place au premier rang des pertes de trafic. En effet, il affiche une diminution de 15,9% à 3,6 Mt. Port tourné vers les hydrocarbures et les vracs liquides, il a souffert de la moindre demande du pays en pétrole et en acide sulfurique.

Les conteneurs : premier flux portuaire marocain

Les trafics portuaires du Maroc montrent l’importance de l’économie dans les biens manufacturés. En effet, le premier courant de trafic est composé par les conteneurs. Ils rassemblent 55% du trafic portuaire. Viennent ensuite les vracs solides avec 25,5%, les vracs liquides avec 11,8% et le roulier avec 6,1%.

Conteneurs : forte activité dans le transbordement

Dans le détail, le trafic conteneurisé affiche des pertes dans de nombreux ports en tonnage. En nombre de conteneurs, la situation reste plus positive. En effet, avec 7,5 MEVP traités dans les ports marocains, le trafic conteneurisé gagne 8,5%. Une progression qui tient principalement à l’activité de transbordement. Effectivement, avec 6,09 MEVP, ce type de trafic gagne 9,3%. Il bénéficie de la montée en charge de l’exploitation de Tanger Med 2. Du côté des trafics domestiques, la hausse demeure, même si elle affiche une progression moindre. Alors, avec 1,4 MEVP à fin septembre, le trafic import et export de conteneurs gagne 7%.

Une hausse du trafic routier et des véhicules neufs

Pour rester dans les marchandises conventionnelles, le trafic des remorques et ensembles routiers s’inscrit en croissance sur les trois premiers trimestres de l’année. Ainsi, ils totalisent 376 374 unités, en hausse de 2,5%. Des flux qui empruntent les quais de Tanger Med à 95%. Quant au trafic de véhicules neufs, il a atteint 478 496 unités, en hausse de 18,8%. Pour ce trafic, Tanger Med centralise un grand nombre de ces trafics avec 406 000 véhicules traités, soit une progression de 23,6%. Le port du nord du Royaume tire profit des implantations d’usines automobiles dans son hinterland. L’autre port automobile du pays, Casablanca, voit le nombre de véhicules neufs décroître de 2,1% à 73 000 unités.

La baisse de 39,1% des sorties de phosphate brut

Entre les céréales, les phosphates et ses produits dérivés et le charbon, les vracs solides enregistrent une baisse de leur flux. Ainsi, les importations de charbon enregistrent une baisse de 9,3% à 8 Mt. Le coke de pétrole perd 18,1% à 800 000 t. Les phosphates et ses produits dérivés s’inscrivent dans la même veine avec une diminution de 15,9% à 18,4 Mt. La principale baisse tient aux sorties de phosphate brut qui rétrograde de 39,1% à 2,4 Mt. Enfin, les céréales, traitées en import, s’établissent à 6,9 Mt, en diminution de 4,8%. La présence du Maroc sur les marchés internationaux céréaliers s’est atténuée après l’été.

Hydrocarbures : un nouveau paysage portuaire

Enfin, du côté des vracs liquides, les trafics redessinent le paysage portuaire marocain. D’une part, nationalement, les trafics d’hydrocarbures, composante principale de ces trafics, totalise 8,9 Mt, en baisse de 2,7%. D’autre part, les principaux ports de transit comme Tanger Med, Mohammedia, Laâyoune et Tan Tan voient leurs flux se réduire. De l’autre côté, les ports de Lorf Lasfar, Nador, Agadir et Dakhla gagnent des parts de marché.