Port : Anvers-Bruges accuse le coup en 2022
L’année 2022 scelle la fusion des deux ports d’Anvers et de Zeebrugge avec des trafics en baisse de 0,7%. Hormis les conteneurs qui accusent un repli en nombre et en tonnage, les vracs et les conventionnelles ont résisté.
En 2022, le nouveau port d’Anvers-Bruges a réalisé un trafic de 286,9 Mt. Un chiffre en baisse de 0,7% par rapport à 2021. La fusion entre les deux ports belges d’Anvers et de Zeebrugge est intervenue en mai après plus d’un an de négociation. Déjà, lors de la présentation de ce nouvel ensemble, les deux ports flamands annonçaient un trafic d’environ 289 Mt.
Conteneurs : une baisse de 5,2%
C’est désormais acté : le port d’Anvers-Bruges a réalisé, en 2022, un trafic de 289 Mt, soit 0,7% de moins que l’addition des trafics des deux ports en 2021. Cette baisse est à mettre au passif du trafic conteneurisé. En effet, avec 13,5 MEVP traités dans les deux ports, les conteneurs perdent 5,2%. Une baisse encore plus marquée quand on analyse l’évolution de ce trafic en tonnage. Effectivement, Anvers-Bruges a vu son trafic conteneurisé s’établir à 145,3 Mt, soit 8,6% de moins que l’année précédente.
Perturbations logistiques et conflit en Ukraine
Pour la direction du port, « les défis ont été importants en 2022. Les perturbations logistiques et les congestions liées aux arrivées plus massives et aux retards des navires ont marqué l’année passée. De plus, le conflit entre l’Ukraine et la Russie a sérieusement impacté les volumes avec ce pays », indique un communiqué du port. Ainsi, le port flamand enregistre une baisse de 59% des flux traités avec la Russie. Ajoutées à cela, les crises de l’énergie, l’inflation et donc la baisse de la demande, les chiffres des conteneurs sont en bernes dans le port scaldien.
L’afflux de charbon compense les baisses des fertilisants
Par ailleurs, si le conflit russe a changé la donne pour les matières premières énergétiques, il a eu pour effet de peser favorablement sur les vracs solides. Avec 17,2 Mt, ils ont gagné 13,8% en 2022. En effet, les sanctions contre la Russie ont amené les producteurs électriques européens à revenir vers des sources d’énergie carbonées comme le charbon. Ainsi, à Anvers-Bruges, le charbon a gagné 210% en 2022. Dans le même temps, les fertilisants ont vu leur volume se réduire de 18,3% en raison des sanctions européennes contre la Russie et des prix élevés tout au long de l’année.
Les hydrocarbures progressent et les produits chimiques baissent
Du côté des vracs liquides, les trafics s’affichent en progression de 10% à 90,6 Mt. Une progression tirée par la hausse des importations de GNL de 61,3%. Les entrées de gaz ont compensé la fermeture du pipeline entre la Russie et l’Europe du Nord. Les Européens ont alors fait appel à des approvisionnements par voie maritime. Dans ce segment des vracs liquides, Anvers-Bruges a aussi vu ses courants de GPL progresser de 30%, ceux d’essence de 7%, du diesel de 9,9% et du naphta de 7,5%. Des augmentations liées principalement à une demande en forte croissance sur le début de l’année. A contrario, les produits chimiques ont accusé le coup à partir de l’été. La hausse des coûts de l’énergie a grevé le secteur de la chimie en Europe. Pour finir, Anvers-Bruges perd 1% de son trafic de produits chimiques.
Une progression de 10,5% pour les voitures neuves
Enfin, le trafic conventionnel termine l’année sur une note positive. Avec une progression de 1,1% à 12,4 Mt. Une augmentation tirée par l’acier, principal produit de ce trafic dans les ports flamands qui a bénéficié de la croissance économique du premier semestre. Des flux qui ont fait les frais de l’inflation et qui ont commencé à fléchir dès le troisième trimestre. Quant au roulier, il reste en bonne santé avec une progression de 6,5% à 21,5 Mt. En nombre de voitures neuves traitées sur le port, Anvers-Bruges a vu le passage de 3,2 millions de véhicules, soit une hausse de 10,5%. Un trafic principalement centré sur Zeebrugge. Les colis lourds chargés sur des remorques ont aussi participé à cette performance avec une progression de 9,6%. Quant aux engins roulants d’occasion, voitures et camions, ils perdent respectivement 13,2% et 17%.