Rouliers : les assureurs maritimes relativisent fortement la dangerosité des véhicules électriques

Dans un rapport, Iumi relativise la dangerosité des véhicules électriques lors du transport maritime. Nous reprenons, ci-dessous, un article de Caroline Britz, de Mer et Marine.

Le sujet est un des plus discutés du milieu maritime en ce moment. Les récents incendies de plusieurs rouliers, dont pour certains on ne connaît pas encore la raison du sinistre, ont inévitablement attiré l’attention sur l’augmentation du nombre de véhicules électriques transportés par la mer et les potentiels nouveaux risques en découlant.

Peu de règlementation

Pour le moment, peu de règlementation officielle. D’une part, des lignes directrices de l’Agence Européenne de Sécurité Maritime (EMSA) sont publiées. D’autre part, une mise à jour du cadre international attendu de la part de l’OMI. Enfin, des recommandations des sociétés de classification… et désormais un rapport détaillé de l’Union internationale des assurances maritimes (IUMI).

Pas de différence entre véhicule électrique et thermique

Et leur première conclusion est particulièrement intéressante : « notre étude est basée sur un ensemble de travaux scientifiques qui démontrent que les incendies de batteries des véhicules électriques ne sont pas plus dangereux que ceux des véhicules conventionnels et ne sont pas, non plus, plus nombreux », dit ainsi Lars Lange, secrétaire général de IUMI. Des études sur lesquelles s’appuient le rapport, il ressort également qu’il n’y a qu’une différence mineure entre l’énergie dégagée par un incendie d’un véhicule électrique et celle d’un véhicule conventionnel, puisqu’une fois déclaré, l’incendie est alimenté à 80% par la carrosserie et les équipements intérieurs, soit bien plus que par sa propulsion.

L’instabilité chimique des batteries

Le seul risque supplémentaire des véhicules électriques est celui lié à l’emballement thermique. Il est dû à une instabilité chimique des batteries spécifiques à ces derniers. C’est ce phénomène physique qui rend les incendies liés aux véhicules électriques plus dangereux. Il provoque une plus grande difficulté à éteindre le feu. Il nécessite la mise en place de mesures spécifiques rapides, comme des barrages de refroidissement. Ainsi que des mesures contre la reprise du feu, qui est facilitée par l’emballement thermique.

Une différence entre PCTC, Ro-Ro et Ro-Pax

L’étude fait également une distinction entre les PCTC (pure car and truck carriers), qui transportent les véhicules dans des ponts fermés, et les navires rouliers de type Ro-Ro, qui les stockent davantage sur des ponts ouverts qui rendent la lutte contre les flammes plus compliquée en raison de la circulation de l’air. Les navires de type Ro-pax (ferries) sont également plus complexes en raison de la présence de passagers, de véhicules plus âgés et hétéroclites ainsi que la nécessité de pouvoir charger les batteries des voitures durant la navigation.