Bocs : un spécialiste du conventionnel et de l’Afrique attaché au port de Rouen
Lors de sa session de septembre, le Propeller Club de Rouen a invité Loïc Roullier, agent général de Bocs en France. L’occasion de rappeler l’attachement de l’armement au port de Rouen.
« Malgré ce qu’en disent certains, la place portuaire rouennaise conserve un intérêt », nous confiait quelques minutes avant le début de la séance du Propeller Club de Rouen un professionnel. Et la réunion du 20 septembre en atteste.
Bocs a réalisé 27 touchées en 2023
En invitant Loïc Roullier, agent général de Bocs pour la France, le Propeller Club accueille un convaincu de la place rouennaise. Venu raconter brièvement l’histoire de l’armement brêmois, il souligne un chiffre. « En 2011, Bocs a réalisé 15 escales. En 2023, nous sommes passés à 27 touchées au port de Rouen. » Ainsi, l’armement de Bremerhaven est présent sur les quais de Rouen une fois tous les 15 jours en moyenne.
Rouen est meilleur et moins cher qu’Anvers
Et il explique ce développement en raison des qualités de la place portuaire. « Concernant le conventionnel, le port de Rouen est moins cher et meilleur que des places comme Anvers. » Une position que la direction de l’armement à Bremerhaven ne partage pas tout le temps. Loïc Roullier entend souvent dire que le port de Rouen « est difficile » en raison de la remontée de l’estuaire. D’un autre côté, la direction admet qu’elle trouve à Rouen un fonds de commerce important en conventionnel.
Des trafics déséquilibrés
En effet, les navires de Bocs chargent, sur le site de Rouen d’Haropa Port, des colis lourds, des conteneurs et même des matériaux relevant de la classe 1. Ces derniers concernent des produits dangereux comme des déchets nucléaires. À la remontée d’Afrique vers l’Europe, Bocs constate une baisse des trafics ces dernières années.
De nouveaux navires construits en Chine
Cet attrait de Bocs pour le port normand tient aussi à ses particularités. La place portuaire a bâti des relations avec les pays d’Afrique, terre de prédilection de l’armement de Bremerhaven. Ce sont ces différents éléments qui lient Bocs au port de Rouen. Et pour continuer dans cette même veine, Bocs a décidé de faire construire de nouveaux navires. Ils le seront en Chine. Des navires gréés pour faciliter les opérations dans certains ports africains.
En Afrique, il existe toujours une solution
La réunion du Propeller Club est rapidement devenue une discussion entre professionnels spécialistes des trades sur l’Afrique. La question de la géopolitique locale est arrivée sur la table. Les changements politiques de certains pays, voire le sentiment anti-français, font craindre des perturbations des chaînes logistiques. « La desserte des pays enclavés comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso demeure. Le fret conventionnel est peu touché par la situation. De toutes les manières, en Afrique, peu importe la situation, les opérateurs trouvent toujours une solution », a rappelé Loïc Roullier.
L’avenir incertain des terminaux conventionnels
Quant à la situation de la logistique portuaire, elle doit être regardée avec attention. Le renforcement de la position de MSC dans les terminaux à conteneurs change un peu la donne. Ce sentiment, partagé par plusieurs convives du Propeller Club, porte notamment sur les terminaux opérant dans le conventionnel. Ils soulignent que la filiale de l’armement suisse se désintéresse totalement de cette filière. Or, la conteneurisation atteint ses limites actuellement, selon plusieurs responsables. « Le conventionnel aura toujours une place, surtout pour les liaisons avec l’Afrique », confie le responsable de Bocs en France. Cependant, il ne cache pas ses craintes pour l’avenir de voir les terminaux à conteneurs « grignoter » sur les terminaux des diverses.