Ports

Djibouti négocie une ouverture maritime pour l’Éthiopie

Djibouti propose à l’Éthiopie d’utiliser son port pour son commerce extérieur. Cette offre doit permettre de détendre les relations dans la corne de l’Afrique.

Pays sans littoral, l’Éthiopie cherche des débouchés maritimes. Déjà, en janvier, Addis Ababa a signé un mémorandum of understanding avec le Somaliland pour bénéficier d’un accès au port de Berbera. Un accord qui a fait réagir violemment le gouvernement de Somalie.

Une partie du port de Tadjoura

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahamoud Ali Youssouf, a proposé, le 10 septembre, de partager l’exploitation de son port de Tadjoura avec l’Éthiopie. Selon une dépêche de l’AFP, le ministre rappelle que l’exploitation de ce port se fera en coopération avec le gouvernement de Djibouti. Addis Ababa ne disposera pas de la totalité du port. « Nous ne voulons pas céder notre port, juste une partie », rapporte la dépêche de l’agence de presse.

Tadjoura, un héritage

En effet, dans son approche Mahamoud Ali Youssouf rappelle que « le port de Tadjoura demeure un héritage qui ne sera jamais cédé. Nous l’exploiterons ensemble. » Une proposition qui prend un sens particulier pour la république de mer Rouge. Effectivement, Djibouti réalise une part importante de son PIB sur les recettes fiscales tirées de son port. À ce jour, les services du premier Ministre éthiopien n’ont pas commenté cette offre.

Après l’Érythrée, Djibouti

Pour les opérateurs éthiopiens, Djibouti a toujours été perçu comme une alternative pour son commerce maritime. Le plus grand pays enclavé de la planète a d’abord utilisé le port érythréen. Le conflit en 1998 entre l’Érythrée et l’Éthiopie a entraîné la fermeture aux Éthiopiens des quais du port érythréen. Dans ces conditions, le commerce international d’Addis Ababa s’est naturellement tourné vers Djibouti.

Une dimension géopolitique

Cette proposition comporte aussi une dimension géopolitique. En janvier, le Somaliland a proposé à l’Éthiopie de lui céder une bande de terre de 12 km pour y installer un port. En échange, Addis Ababa doit reconnaître le Somaliland. Ce dernier a fait sécession avec la Somalie pour devenir indépendant en 1991, sans que la communauté internationale ne le reconnaisse. Ainsi, en offrant une ouverture maritime à l’Éthiopie, le Somaliland veut ouvrir la voie à une reconnaissance internationale. De plus, l’Éthiopie n’entretient pas de relations cordiales avec ses voisins. Des différends territoriaux avec la Somalie sont toujours pendant. Quant à l’Égypte, elle a livré du matériel militaire à la Somalie. Avec cette livraison, Le Caire choisi son camp.