GNV s’engage dans un programme de renouvellement dans une flotte décarbonée
L’armement italien GNV (Grandi Navi Veloci) a présenté ses résultats provisoires de la saison avec une hausse des réservations. L’armement reçoit le 14 octobre, le premier navire de son programme de rénovation de la flotte.
GNV a présenté ses résultats pour 2023. Au cours de cette année, l’armement a transporté 2,4 millions de passagers. Un chiffre en progression de 5,2%, précise la direction du groupe. « La saison 2024 devrait être en ligne avec celle de l’année précédente. Pour mémoire, en 2023, nous avons réalisé une année record avec une progression de 30% par rapport à 2019 », a rappelé Matteo Catani, directeur général de GNV. Quant au fret, il ressort en hausse cette année. « En 2023, nous avons transporté 4 millions de m linéaires. En 2024, nous voyons le fret sur les Baléares et le Maroc progresser. »
Le GNV Polaris réceptionné le 14 octobre
Ces chiffres confortent la direction générale dans son projet de renouvellement de la flotte. Le 14 octobre, GNV prendra livraison de son nouveau navire, le GNV Polaris. Il s’agit du premier navire d’une série de quatre qui doivent s’échelonner sur les trois prochaines années. Le programme de renouvellement a démarré en 2021. « Notre objectif est de conforter notre position en Méditerranée avec des navires de dernière génération », explique le directeur général.
Le choix du carburant traditionnel
Le GNV Polaris a réalisé ses premiers essais en mer le 6 septembre. Après sa livraison, le navire rejoindra la flotte de GNV au début de 2025. Un 26è navire qui ne tiendra pas sa position. En effet, GNV annonce la sortie du GNV Aries dès 2025 pour disposer d’une flotte de 25 navires. Suivra quelques mois plus tard le GNV Orion. Pour ces deux navires, GNV a fait le choix du carburant traditionnel. Pour répondre aux réglementations internationales le groupe équipe ces deux navires de scrubbers.
Deux navires à motorisation hybride
Ce programme de rénovation se compose aussi de deux navires qui seront équipés d’une motorisation hybride, GNL et gazole. Ils sont prévus d’entrer en flotte entre 2026 et 2027. La direction du groupe annonce que le troisième navire de ce programme prendra le nom de GNV Virgo. « Quant au dernier, nous n’avons pas encore dévoilé le nom. Nous avons un peu de temps. »
Les carburants alternatifs trop chers
Entre motorisation traditionnelle et motorisation hybride, la direction semble hésiter sur les choix à faire pour l’avenir. Plus que de parler d’hésitation, la direction préfère employer le terme de test. « Nous avons réalisé, en juin, un essai avec du carburant bio. Le navire a bien fonctionné mais cela a coûté deux fois plus cher. Il faut en tirer les conclusions. » Elle ne se dit pas sceptique à propos des carburants alternatifs mais, le constat d’un manque de disponibilité à grande échelle rend le coût élevé.
Utiliser les fonds de l’ETS pour la recherche
Le sujet de la décarbonation soulève des inquiétudes à la direction de GNV. Le pdg du groupe explique son étonnement à propos de la règlementation sur les ETS (European Trading System). Destinée à faire payer les transporteurs pour la pollution qu’ils émettent, Matteo Catani rappelle que le maritime est entré en 2024 dans ce schéma quand la route n’y sera soumise qu’en 2029. « Dans ces conditions, il faut utiliser une partie des fonds que la Commission européenne collectera pour financer de la recherche sur les nouveaux carburants. Il est nécessaire de pouvoir disposer à une échelle industrielle des carburants moins émetteurs de CO2 et de Nox. »
Maroc : l’accès de navires de plus de 200 m est faisable
La rénovation de la flotte va permettre de proposer des navires de plus grande capacité. Le GNV Polaris offrira 250 cabines quand le GNV Orion disposera de 450 cabines. Des navires plus grands pour une capacité plus élevée mais avec un handicap. En effet, les ports du Maroc, Tanger et Nador, ne peuvent recevoir des navires de plus de 200 m. Or, les nouveaux navires mesurent 218 m de long. « Ils ne pourront accéder à ces ports. Nous avons fait des simulations. L’étude démontre que nous pouvons entrer avec des navires légèrement supérieurs à 200 m. Maintenant, nous attendons l’autorisation du gouvernement du Maroc. »
Consolider la position de Sète
Or, l’augmentation de la taille des navires autorisés au Maroc pourrait permettre à GNV de développer son offre au départ de Sète. Sans voir les nouvelles unités de la flotte arriver sur ses quais, le port de Sète va malgré tout voir des changements. L’arrivée du GNV Polaris en début d’année puis du GNV Orion plus tard va avoir un effet de cascade. Sur le port de Sète, GNV alignera des navires de plus grande capacité pour améliorer son offre sur le Maroc. « Nous aurons autant de rotations qu’en 2023 mais avec plus de capacité pour renforcer notre position sur le port de Sète », assure la direction.
Le GNV Polaris en chiffres :
- 1er navire du programme de rénovation
- Construit dans les chantiers de Guangzhou.
- 47 000 tpl
- Longueur : 218 m
- Largeur : 29,6 m
- 240 cabines
- Capacité de 1500 passagers et de 3100 m linéaires.
- Équipé de cold ironing pour se brancher sur le réseau électrique pendant les escales.