Corridors et logistique

La France a besoin d’une logistique forte

Le gouvernement a dévoilé sa feuille de route pour la logistique en France. Il donne 14 objectifs prioritaires.

Dévoilé par le gouvernement le 21 novembre, lors des journées de France Logistique, la Feuille de route logistique et transport de marchandises 2025-2026 pose 14 objectifs prioritaires pour la stratégie nationale logistique. Il affirme son ambition : “mettre la logistique au service d’une France compétitive, résiliente, souveraine et en pleine transition écologique ».

La logistique, fonction essentielle

Ce document vient donner « une nouvelle impulsion à la stratégie nationale de la logistique de 2022 », indique le document. Et pour aller plus loin, le gouvernement souhaite « ériger la logistique et le transport de marchandises comme fonc­tion essentielle pour les performances du pays. » Pour cela il détaille 14 objectifs regroupés au sein de trois axes.

Un levier de développement économique

Le premier axe vise à faire de la logistique un « levier de développement économique et de souveraineté pour la France ». Il s’agit d’apporter une aide aux entreprises du secteur privé pour renforcer l’attractivité de cette filière. Elle est, en effet, un employeur important dans le pays. En outre, la France doit s’appuyer sur les ports qui « facilitent la massification des marchandises et le report modal ». De plus, la digitalisation constitue un levier d’efficacité collective pour les acteurs de la logistique et leurs interactions avec les acteurs publics. « Cela implique de développer un cadre commun pour fluidifier et sécuriser les échanges, en s’appuyant sur les meilleurs standards internationaux. »

Les cinq objectifs de cet axe sont :

  • Outiller les décideurs publics et privés pour suivre, planifier et agir sur les chaînes logis­tiques, à toutes les échelles (local, national, international) ;
  • Veiller à la compétitivité du pavillon français du transport routier de marchandises et à l’exercice d’une concurrence loyale ;
  • Soutenir l’attractivité et le développement des compétences tout en améliorant les conditions de travail ;
  • Préserver le rôle essentiel des portes inter­nationales de la France (ports, aéroports) et faciliter le passage des marchandises ;
  • Animer et structurer la politique d’innova­tion logistique et soutenir le développement d’une offre logistique innovante adaptée aux nouveaux besoins et aux nouveaux flux.

Mettre la logistique au service de la transition écologique

Le deuxième axe de cette feuille de route doit mettre la logistique au service de la transition écologique. L’implication de la filière dans cette démarche de décarbonation doit se faire au travers de deux manières. La première est de réduire les impacts de l’empreinte carbone des activités logistiques. Pour mémoire, rappelle le document, le trans­port routier de marchandises est l’activité qui a connu la plus forte hausse de ses émissions depuis 1990. En second lieu, la logistique doit s’adapter pour rendre possible la décar­bonation des autres activités économiques.

Ce deuxième axe prévoit quatre objectifs :

  • Accroître la performance et la part des mo­des ferroviaires et fluviaux, notamment en facilitant les complémentarités entre modes et en mettant l’accent sur les grands axes et hinterlands portuaires ;
  • Soutenir le verdissement du fret en coordon­nant les politiques financières, industrielles et énergétiques, et en levant les différents freins à l’électrification des flottes ;
  • Accompagner la diminution des impacts en­vironnementaux des bâtiments logistiques ;
  • Associer l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique aux démarches de transition éco­logique, notamment de décarbonation et d’adaptation au changement climatique.

La logistique au service des territoires

Enfin, le dernier axe vise à mettre la logistique au service des territoires. Déjà la filière s’est dotée d’une gouvernance à plusieurs niveaux. Elle dispose d’un comité interministériel au niveau national. Elle a aussi implanté des comités régionaux et communaux. Du côté opérationnel, les solutions mises en place par les opérateurs privés doivent être accompagnées par les politiques publiques locales. « Les infrastructures de transport et les usages du foncier en sont les principaux enjeux. »

Cet axe comprend cinq objectifs :

  • Poursuivre le renforcement de la gouver­nance de la logistique, des associations ter­ritoriales et de la coopération public-privé à toutes les échelles (local, régional, national, international) ;
  • Faciliter la prise en compte de la logistique dans les documents de planification locale ;
  • Développer une stratégie foncière pour ac­croître la performance économique et envi­ronnementale de l’armature logistique fran­çaise ;
  • Maîtriser la durée des procédures et renfor­cer la sécurité juridique des projets essen­tiels pour l’activité économique ;
  • Améliorer la numérisation de la réglementa­tion locale.

Ainsi, la feuille de route est écrite. Il ne reste plus qu’à l’appliquer.