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Lybie : le projet du port de Susah revient sur le devant de la scène

Le projet de construction d’un port à Susah, dans l’est de la Libye, refait surface après un entretien entre le directeur de la société américaine Guidry et le représentant des forces militaires de Saddam Haftar.

La construction d’un port dans l’est de la Libye date des années 2015, après la chute du colonel Kadhafi. Les deux factions militaires qui se partagent le pays ont accepté de créer un port dans la cité de Susah avec un statut neutre.

Un accord en 2021

Or, en 2021, avec cet accord, le groupe Guidry signe un accord avec une société grecque, Archirodon, pour mener les travaux. Depuis lors, les travaux n’avancent guère. Ce projet n’est cependant pas mort-né. Au début du mois de juin, à Rome, le représentant du gouvernement de l’est de la Libye, Saddam Khalifa et des responsables du groupe Guidry ont abordé ce projet, indique le site libyen, Libya Update.

Un investissement de 2Md$

Cette réunion, dont la date reste tenue secrète, a permis au groupe américain de proposer un investissement de 2Md$ dans le projet de ce port. « Le commandant Khalifa a accueilli l’offre et propose aux responsables de la société américaine de se rendre en Libye pour négocier avec le gouvernement les conditions pour un démarrage des travaux rapides. », indique le site Libya Update. Le projet prévoit de construire ce port en quatre phases. La première nécessite un investissement de 200M$. Elle comprendra un terminal à conteneurs, un terminal céréalier et des postes à quai pour les trafics de marchandises conventionnelles. L’avantage du site de Susah réside principalement dans son chenal d’accès à 18 m de profondeur, ne nécessitant aucun dragage. Le projet est mené dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement de la partie orientale du pays et la société américaine.

Le port n’est pas une priorité

Le site italien Agenzia Nova, rappelle que le projet doit être pris avec précaution. Dans un entretien avec Claudia Gazzini, responsable du Crisis Group de l’ONU sur la Libye, Agenzia Nova souligne que ce projet « n’est pas parmi les priorités du moment. La reconstruction des routes et des ponts endommagés par les intempéries de fin mai demeurent prioritaires. » De plus, elle avertit des oppositions probables des écologistes locaux. La ville de Susah regorge de sites archéologiques, « que ce projet pourrait détruire. »

Diplomatie et économie se mêlent

Par ailleurs, si le projet est avant tout intégré dans le cadre de la reconstruction du pays, la partie orientale de la Libye reçoit le soutien de Moscou. La Chine garde un œil sur la situation du pays sans cacher ses ambitions de participer à la reconstruction du pays et, surtout, de bénéficier du pétrole libyen. Alors, le souhait du groupe américain de poser un pied dans la région est aussi une action politique. Selon l’agence italienne, une réunion s’est déroulée ces derniers jours à Paris avec des représentants britanniques, américains et italiens pour créer une force militaire conjointe dans le pays. La diplomatie semble être un paramètre majeur de ce dossier.