Corridors et logistique

Marché : les vracs enregistrent un début d’année tumultueux

Le marché des vracs connaît un début d’année tumultueux. Les deux premières semaines de 2024 se caractérisent par des événements géopolitiques, des perturbations dans le secteur pétrolier et des ajustements dans le monde des vracs secs.

Sur le front des vracs pétroliers, les perturbations se multiplient. D’une part, en Libye, des protestations affectent le champ pétrolier de Sharara. Il approvisionne la raffinerie de Zawiya. Cette unité de production n’a pas pu exporter. D’autre part, en mer Rouge, les tensions persistent. Ces événements ont des répercussions sur le Baltic Dirty Tanker Index (BDTI). Il enregistre une baisse de 4% à 1473. Quant au Baltic Clean Tanker Index (BCTI), il s’affiche en diminution de 5,8% à 741 points.

Les VLCC soutenus par le marché américain

Néanmoins, le secteur pétrolier connaît des zones plus encourageantes. Ainsi, les VLCC enregistrent des taux de fret élevés à 48 169 $ par jour. Un segment soutenu par un marché américain dynamique et une augmentation des volumes de cargaison depuis le golfe du Mexique et le Brésil vers la Chine. Dans le golfe du Moyen-Orient, malgré des disruptions potentielles en mer Rouge, le sentiment reste positif.

Suezmax : un secteur sous haute surveillance

Par ailleurs, les Suezmax se maintiennent à des niveaux élevés. Cependant, les opérateurs surveillent ce secteur en raison de la fragilité de l’équilibre du marché. Les taux pour les cargaisons de l’Afrique de l’Ouest vers le Royaume-Uni demeurent stables. Les taux de fret pour des voyages entre le golfe Arabo-Persique et la Méditerranée continuent leur progression. Ils pourraient encore grossir si la situation géopolitique persiste.

La fin des hausses

Le marché des vracs secs a débuté l’année sur une note moins optimiste, marquant une correction après la hausse de près de 40 jours entre novembre et décembre 2023. Le Baltic Dry Index (BDI) perd 31% au cours des deux premières semaines de cette année. Les Capesize ont enregistré la plus forte baisse, avec une chute de 38% de leurs taux, soit environ 13 482 $ par jour. Cette baisse a été amplifiée par une absence de nouvelles demandes. Une tendance qui laisse présager une possible réduction future. La surcapacité dans le bassin atlantique contribue aux baisses les plus marquées.

Des craintes en anticipation du Nouvel an chinois

Les Panamax et les Handysize ont également connu des baisses de 24%, avec des taux respectifs de 12 693 $ et 11 089 $ par jour. La réduction de l’activité dans le secteur des Panamax tient à une demande limitée de tonnage dans la région du Pacifique. D’une part, le marché subi la baisse de la demande en minerais et en céréales. D’autre part, les armateurs sont réticents à s’engager dans des voyages transatlantiques. Ils craignent des effets de baisse en raison du Nouvel an chinois dont les effets peuvent se sentir dans tous les bassins.

Les Supramax bénéficient de la reconstitution de stocks

Quant au marché des Supramax, il enregistre la plus faible baisse au cours de la semaine, avec une diminution de 17%. Ainsi, les taux d’affrètement moyen s’élèvent désormais à 11 967 $ par jour. Une baisse limitée en raison de la reconstitution de stocks avant le Nouvel an chinois. Enfin, les Handysize gréés souffrent d’une baisse de la demande depuis le golfe du Mexique et la côte est de l’Amérique du Sud. Une tendance qui se confirme avec le déclin des exportations brésiliennes de céréales, après le pic en octobre-novembre 2023.