Juridique et social

« Touche pas à mon port », rappelle la FNPD CGT

Les agriculteurs menacent de bloquer les ports lors de leur mouvement. Pour la FNPD CGT, leur outil ne doit pas être pris en otage. Ensuite, les premiers mouvements contre le démantèlement de Fret SNCF s’annoncent pour le 21 novembre.

La fin d’année s’annonce compliquée socialement. Dès le 18 novembre, les agriculteurs ont annoncé des blocages de plusieurs sites stratégiques. Plusieurs syndicats, comme la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale appellent à manifester dans toute la France.

Blocage des ports par la Coordination rurale

Cet appel aux blocages est à dimension variable. La Coordination rurale demande à ses adhérents de bloquer des gares de fret, les centrales d’achat de la grande distribution, voire les ports. Une attitude que le principal syndicat des dockers, la FNPD CGT refuse. Dans un communiqué la FNPD CGT indique que « nous apprenons que la Coordination rural, dont les orientations ne sont en rien communes avec les valeurs que la CGT porte, a l’intention de bloquer les gares de fret et des ports. » Face à cette menace, le syndicat appelle ses adhérents à rester vigilants « pour éviter que ce syndicat (la Coordination rural, ndlr) ne prenne pas nos ports en otage. »

Une prise d’otage inacceptable

Le syndicat des ouvriers dockers considère que cette prise d’otage est inacceptable. Et parce que le syndicat refuse d’être entre les agriculteurs d’un syndicat et le gouvernement, il s’est tourné « vers les autorités pour leur faire part de leur inquiétude ». Derrière cette action se dessine deux attitudes. La première vise à désarmer un syndicat agricole dont les orientations politiques penchent sur la droite de l’échiquier. Certains jugent ce syndicat comme « noyauté » par le Rassemblement national.

Les ports sont les outils des travailleurs portuaires

Outre cet aspect purement politique, la dernière phrase du syndicat des ouvriers dockers est symptomatique. En effet, il souligne que « les ports sont les outils des ouvriers dockers et travailleurs portuaires et, hors de question d’être utilisés, et en particulier par des organisations portant des valeurs contraires aux nôtres. » Cela signifie que seuls les dockers peuvent bloquer les ports voire d’autres organisations dont les orientations sont proches de la CGT.

Premier mouvement à la SNCF le 21 novembre

Les mouvements des agriculteurs ne doivent pas dépasser quelques jours, indiquent les syndicats. Ils assurent que les blocages seront levés avant Noël. Mais, une grève peut en cacher une autre. Dès le 21 novembre, un premier mouvement social est attendu à la SNCF. Le mouvement doit néanmoins prendre une plus grande ampleur à partir du 11 décembre. En effet, à cette date les syndicats de cheminot appellent à un mouvement illimité. La revendication de ce mouvement porte sur l’avenir de Fret SNCF.

L’inquiétude de l’AUTF

Pour les chargeurs regroupés dans l’AUTF, ce mot d’ordre de grève inquiète. « Dans une situation dont les perspectives sont désormais en marche, l’AUTF prend acte des préavis de grèves annoncés et fait part de son inquiétude au regard de leurs possibles conséquences. Seule une amélioration nette de l’attractivité de l’offre de transport ferroviaire, en particulier pour assurer fiabilité et visibilité à court moyen et long terme, offrira de réelles perspectives au développement des flux et ainsi, à l’activité du secteur. » La création d’Hexafret, société qui succèdera à Fret SNCF, reprendra l’activité de groupage de wagons. Ces grèves « auraient pour répercussion de fragiliser le secteur en affectant ses performances et en détériorant son attractivité, altérant la confiance des Chargeurs dont les engagements en faveur du fret ferroviaire sont essentiels à la réussite de ce dernier. »