Corridors et logistique

VNF : la Seine, un enjeu des Jeux Olympiques

Les jeux Olympiques ont suscité des craintes pour les opérateurs du transport fluvial. Entre la construction du village olympique jusqu’aux épreuves, la logistique fluviale s’est réinventée.

Les Jeux Olympiques Paris 2024 ont suscité des inquiétudes. Les professionnels du transport fluvial ont redouté l’utilisation de la Seine lors de certaines épreuves. En effet, depuis la cérémonie d’ouverture jusqu’aux épreuves de triathlon, les Jeux Olympiques ont perturbé le fret.

La prise de conscience de l’importance de la Seine

« Cet événement a permis de prendre conscience de l’importance de la Seine et du transport qui s’y déroule quotidiennement », a rappelé Cécile Avezard, Directrice générale de VNF. En effet, chaque jour ce sont environ 60 bateaux pour le transport de marchandise qui traverse Paris. Quant aux navires à passagers, VNF comptabilise 700 passages par jour.

Un alternat à Gennevilliers

Alors, il a fallu jongler entre les épreuves et le maintien de l’activité commerciale. Or, le fleuve a subi des perturbations en amont des JO. Lors de la construction du village olympique à Saint Denis, une partie des approvisionnements ont emprunté le fleuve. « Pour assurer la logistique de ce chantier, nous avons sécurisé le bras principal de la Seine à Gennevilliers et ouvert le bras secondaire », continue la directrice générale. Cependant, le bras secondaire est plus étroit. Pour une navigation sûre, VNF a mis en place un alternat sur ce bras secondaire. Au début des travaux cet alternat s’étend de 5h à 10h. « La nuit, l’alternat était disponible à la demande. Finalement, nous avons organisé un alternat à la demande 24h/24. »

Des fermetures par demi-journée

Dans le bief de la capitale, les JO ont obligé à jongler entre la sécurité des sites et la continuité des opérations. Ainsi, avant la parade de la cérémonie d’ouverture, le fleuve a été fermé pendant 6,5 jours. Le 20 juillet, le dernier convoi céréalier a traversé Paris. Le 27 juillet au matin, un bateau a repris la navigation. Ensuite, tout au long des épreuves, VNF a tenté de minimiser l’impact. « Pour atténuer les effets néfastes, nous avons fermé la navigation sur des demi-journées », souligne Cécile Avezard. Et pour aller plus loin dans ce sens, les écluses en amont et en aval du bief de Paris ont été ouvertes sur une plus longue période, à savoir jusqu’à minuit.

L’impact des JO pour la filière du BTP

Les épreuves des Jeux Olympiques et Para-olympiques sont terminées. L’heure est au bilan. La direction de VNF se montre satisfaite. Les deux principales filières du transport fluvial en Seine, à savoir le BTP et les céréales, ont enregistré des perturbations. Du côté du sable et des graviers, les opérateurs ont adapté leur logistique. Les céréaliers ont moins souffert en raison de la récolte plus faible en 2024.

La logistique urbaine a continué

La logistique urbaine par voie fluviale a su s’adapter. Des flux comme ceux de Franprix ont pu maintenir leur activité pendant tout l’été. « Ce marché de la logistique urbaine constitue un levier de croissance pour le fluvial. Certes, il est de faible tonnage comparativement aux autres trafics mais il a un fort impact positif pour la ville. »