Commerce mondial : un niveau record en 2025
Dans sa dernière analyse, la Cnuced prévoit un niveau record pour les échanges mondiaux à 35 000 Md$. Une tendance qui tient principalement aux échanges entre les pays du sud.
En 2025, le commerce mondial a constamment dépassé la croissance économique mondiale, inversant la stagnation de 2023–2024, indique la Cnuced dans son analyse du 9 décembre. Pourtant, les déséquilibres restent élevés, et le friendshoring et le nearshoring (un recentrage des échanges vers des partenaires politiquement alignés ou géographiquement proches) se sont renforcés à nouveau, redéfinissant les modèles commerciaux.
Un niveau record
La Cnuced prévoit que le commerce mondial franchira un nouveau record en 2025. Les échanges devraient s’établir à plus de 35 000 Md$. Un record dans l’histoire, indique le communiqué de l’organisation internationale. Ainsi, les dernières données disponibles confirment que le commerce a continué de progresser au second semestre 2025. Une hausse qui se ralentie en raison des tensions géopolitiques, la hausse des coûts et une demande inégale.
Une progression du commerce des biens
En effet, les données montrent une progression du commerce des biens tout au long de l’année. Le pic de l’année est atteint au deuxième trimestre avec une progression de 3,6% des échanges par rapport au trimestre précédent. Les prévisions établies par la Cnuced s’élèvent à 6,3% pour les biens sur les quatre trimestres de 2025 et à 8,8% pour les services.
Une hausse de 2,5% de juillet à septembre
La Cnuced rappelle qu’entre juillet et septembre, le commerce mondial augmente de 2,5 % par rapport aux trois mois précédents. Les biens ont progressé de près de 2 %, les services de 4 %. La croissance devrait se poursuivre au dernier trimestre de l’année, mais à un rythme plus lent. Effectivement, elle table sur une hausse de 0,5 % pour les biens et 2 % pour les services. Si les prévisions se confirment, les biens ajouteraient environ 1 500 Md$ au total annuel et les services 750 Md$, conformément à une augmentation annuelle globale de 7 %.
Une hausse des volumes de marchandises pas des prix
Ces hausses interviennent dans une modification de la structure des prix. En effet, au cours des deux trimestres précédents, la valeur des échanges a augmenté en partie en raison de la hausse du prix des biens. Pour les mois à venir, la Cnuced table sur une baisse. En conséquence, la progression du commerce mondial en valeur en fin 2025 provient de volumes plus élevés plutôt que d’une hausse des prix. Cela reflète une demande stable alors même que l’inflation se modère.
L’Afrique augmente ses échanges
L’Asie de l’Est a enregistré la plus forte croissance des exportations cette année avec 9%. Le commerce intrarégional porte en partie cette progression. En effet, il enregistre une hausse de 10 %. L’Afrique a également affiché de bons résultats, avec une augmentation de 10 % des importations et de 6 % des exportations. Plus globalement, le commerce Sud-Sud progresse d’environ 8 %. Une tendance qui reflète le renforcement des liens économiques entre économies en développement.
Brésil et Afrique du Sud, deux moteurs pour leur continent
Parmi les économies individuelles, la Chine et la République de Corée se distinguent en Asie de l’Est. Le Brésil, en Amérique du Sud, et l’Afrique du Sud constituent aussi des moteurs économiques dans leur continent respectif. L’Inde et la Chine ont également affiché certaines des plus fortes croissances des exportations de services. « Cela souligne le poids croissant des économies émergentes dans le commerce mondial », indique la Cnuced.
L’industrie manufacturière augmente
L’industrie manufacturière a progressé de 10 % sur l’année, menée par l’électronique (14 %) liée à la demande en intelligence artificielle. L’agriculture a connu une forte expansion au troisième trimestre, avec des exportations de céréales, de fruits et légumes en hausse de 11 % chacune. Quant au commerce automobile, il recule de 4 %. Une autre diminution est à mettre au passif des combustibles fossiles. Les échanges s’effritent dans un contexte de baisse des prix.
Un ralentissement en 2026
Pour 2026, la Cnuced prévoit un ralentissement de la croissance. Le recul de l’activité mondiale, la montée de la dette, la hausse des coûts et une incertitude persistante pèsent sur les performances.

