Corridors et logistique

Céréales : les exportations de blé français alimentent l’appétit chinois

La première moitié de la campagne céréalière s’est terminée en décembre. Les blés et les orges français ont trouvé des débouchés notamment vers la Chine, ont souligné les responsables de France AgriMer lors de la conférence de presse du 21 janvier.

La récolte des céréales en France a connu une forte baisse lors de la moisson de juin 2020. Avec 29 Mt récoltées, les blés français ont perdu 26%. L’orge s’inscrit dans la même tendance avec une diminution de 24% de la production. Des chiffres qui ont fait craindre à une baisse de la présence française sur les marchés céréaliers internationaux.

Des débouchés malgré les baisses de flux

Dans ce contexte particulier, les céréales françaises ont trouvé des débouchés à l’exportation au cours de la première moitié de la campagne, qui s’étend du 1er juillet au 31 décembre. Du côté du blé tendre, les exportations vers les pays membres de l’Union européenne ont subi une baisse de 18% à 6 Mt. L’Allemagne est venue jouer les trouble-fêtes dans ce jeu en prenant des parts de marché aux blés français. Les pays tiers ont aussi perdu du terrain par rapport à la précédente campagne. Leurs flux ont perdu 46% à 7,2 Mt.

L’appétit chinois pour les blés français

Les pays tiers, auxquels il faut désormais ajouter le Royaume-Uni, sont tirés par l’appétit chinois pour les céréales françaises. Pour les responsables de France AgriMer, la décision chinoise de se tourner vers les blés français tient surtout à la volonté du pays de reconstituer des stocks après la crise sanitaire. Autre élément qui joue en faveur des blés français, la décision de la Russie de restreindre ses exportations. Les marchés russes se tournent en partie vers les blés français. Il reste que la disponibilité des blés françaises est limitée par rapport aux campagnes précédentes. Pour France AgriMer, il pourrait devenir difficile d’alimenter l’appétit chinois en fin de campagne.

Orge: 1,5 Mt vers la Chine

Les orges sont dans la même situation que le blé tendre, ont indiqué les responsables de France AgriMer lors de la conférence de presse du 21 janvier. Avec 5,7 Mt exportées, les flux d’orges perdent 27% par rapport à la campagne précédente. Les exportations vers l’Union européenne perdent 29% à 2,7 Mt. Quant aux flux vers les pays tiers, les orges profitent encore une fois de l’appétit chinois. France AgriMer a souligné que la France a expédié 1,55 Mt d’orges vers la Chine.

La Russie impose des droits de douanes

La situation française profite d’une situation internationale particulière sur cette première moitié de la campagne. En Russie, les autorités ont mis en place des droits de douane de 25€/t dans la limite du contingent. Au-delà du contingent, les droits de douanes sont doublés. Fin décembre, avec 27,9 Mt, les opérateurs russes ont réalisé 74% de l’objectif. Le gouvernement de Moscou semble vouloir privilégier le marché intérieur. Il impose des taxes à l’exportation pour conserver pour sa population le blé.

Le retour de l’Algérie

De plus, la position de la Russie pourrait aussi permettre aux blés français de s’imposer sur les marchés africains. Au nord du continent, le Maroc a maintenu l’abolition des droits de douane. L’Algérie est revenue sur les marchés internationaux en achetant 300 000 t de blé. Des marchés qui pourraient profiter aux blés français face aux produits de la Mer noire plus chers à l’exportation en raison des taxes imposées par les autorités locales.

Un potentiel en Afrique de l’ouest

Pour les responsables de France AgriMer, le potentiel de croissance des céréales françaises devrait se réaliser sur l’Afrique de l’ouest. Sur les six premiers mois de la campagne, la France a exporté 1,7 Mt vers les pays d’Afrique de l’ouest, du sud et de l’est. Un chiffre en baisse de 25% environ. Il reste que les exportations de céréales françaises sera limité à la production 2020.