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Ports de Normandie : le Transmanche revient en force

Ports de Normandie affiche une croissance de son trafic. Le Transmanche revient en force et les trafics de conventionnelles augmentent. Il consacre ses investissements sur des projets à forte valeur ajoutée.

Regroupant les places portuaires de Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe, Ports de Normandie a terminé 2024 sur un bilan positif. Après une année 2023 de baisse sur le fret transmanche, les ports normands reprennent des couleurs. Cependant, cette progression est limitée. Elle est de 1,6% à 197 403 poids lourds. Elle concerne surtout les flux vers le Royaume-Uni (+ 0,86 %) et l’Irlande (+ 2,56 %). Ainsi, sur la Grande-Bretagne, les volumes progressent de 3,6 % à Caen-Ouistreham à 81 202 PL et de 10,8 % à Cherbourg à 7 525 PL). À l’inverse, ils reculent de 9,6 % à Dieppe (24 335 PL).

Le soutien à l’économie régionale

Le fret transmanche représente 82% du trafic de Ports de Normandie. Le solde, à savoir 18%, est composé de trafics de vracs et de marchandises conventionnelles. Ces dernières pèsent 1,13 Mt en 2024, en croissance de 7%. « C’est un bon résultat, qui marque le rôle de soutien à l’économie régionale », indique la direction du port. Des trafics qui se répartissent dans trois filières : les céréales, les matériaux de construction et les produits de transformation.

Les flux liés à la filière BTP reflètent la conjoncture

Les matériaux de construction ont réalisé un trafic de 363 904 t en 2024, soit une baisse de 2,1%. Une contraction due au contexte morose de la filière du BTP. Cette diminution est principalement liée à l’absence de trafic laitier et à la diminution des importations de bois à Caen-Ouistreham. De son côté, l’activité de granulat, principalement localisée à Dieppe, progresse de 14 000 t.

Céréales et engrais en hausse

Les trafics agroalimentaires retrouvent des volumes après une année 2023 de baisse. Ils terminent l’année à 459 379 t, en progression de 16%. Ce retour dans le positif tient notamment à l’activité de céréales au port de Caen-Ouistreham qui s’améliore de 21,1% avec une hausse de 61 000 t. Autre secteur en progression, les engrais gagnent 17,5%. De plus, l’import d’oléagineux à Dieppe poursuit sa progression et participe également de ce redressement. En revanche, la nourriture animale diminue de près de 50 %.

Les trafics des éoliennes progressent

Les marchandises diverses s’inscrivent dans la même tendance avec une progression de 6,2% à 313 013 t. Sur le site de Cherbourg, la progression est alimentée par le trafic d’éoliennes en mer des parcs de Fécamp et de Dieppe-Le-Tréport. Les expéditions de mâts et assemblés, turbines et pales vers le parc de Fécamp se sont achevées au printemps 2024 alors que DEME, installé sur le port de Cherbourg, a reçu, stocké puis réexpédié les ancrages des fondations du parc de Dieppe le Tréport. Ces activités ont généré 139 648 t. Par ailleurs, 16 105 t de colis lourds en lien avec les énergies marines renouvelables s’additionnent à ces flux. Sur le site de Caen-Ouistreham, cette croissance concerne essentiellement les ferrailles. Elles redémarrent avec une hausse de 16,3% à 58 856 t après être tombées à 3500 t en 2022. Le trafic de bentonite progresse de 20,5%.

La baisse des colis lourds

Des hausses qui compensent plusieurs baisses. Ainsi, les colis lourds du port de Caen-Ouistreham ont disparu en raison de l’absence de projets industriels à proximité. Encore, le trafic d’éoliennes à Dieppe se replie pour la seconde année consécutive. Une tendance qui souligne le ralentissement des projets de parcs éoliens terrestres, explique la direction du port. Enfin, les marchandises dangereuses à Cherbourg perdent du volume.

La fin du chantier de ferroutage

Ports de Normandie axe ses investissements vers la transition écologique et le maintien de ses outils. S’agissant du premier, il entreprend des travaux pour fournir de l’électricité aux ferries. Dans cet esprit de décarbonation, le chantier de terminal de ferroutage de Cherbourg touche à sa fin. Le port a réalisé un essai en décembre. En 2025, les premières opérations commerciales sont attendues pour relier Cherbourg à Bayonne. Autre projet d’envergure, l’aménagement de la zone de la Croix Morel. Le port veut donner à ce site une fonction de hub économique pour attirer des entreprises tournées vers les activités portuaires et le développement des énergies marines renouvelables.