Corridors et logistique

RDC : une concession au consortium Yellowstone pour le port sec de Kasumbalesa

Le 1er décembre, les autorités de la République Démocratique du Congo ont signé un contrat de concession pour le port sec de Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie.

Le port sec de Kasumbalesa fait office de serpent de mer de la RDC. Depuis plusieurs années, les autorités de la RDC tentent de développer une plateforme logistique à la frontière avec la Zambie. La signature, le 1er décembre, d’un contrat de concession entre l’Ogefrem et la société sud-africaine Yellowstone donne un nouvel élan à ce projet.

Un outil pour les flux logistiques entre la RDC et la Zambie

Le port sec de Kasumbalesa s’annonce comme un véritable outil de performance pour la gestion des flux routiers entre la RDC et la Zambie, au cœur des corridors miniers d’Afrique australe. Au‑delà de la symbolique de la signature, c’est la journée type d’un camion et la prévisibilité des opérations qui sont appelées à être profondément transformées pour les acteurs BtoB de la chaîne logistique. ​Aujourd’hui, Kasumbalesa est synonyme de files de camions s’étendant sur plusieurs kilomètres, de temps de passage aléatoires et d’immobilisations coûteuses pour les transporteurs et les chargeurs. Avec le port sec, la logique change. En effet, les flux sont massifiés sur une plateforme dédiée, dimensionnée pour accueillir des milliers de camions et industrialiser les opérations de contrôle, de dédouanement et de services aux véhicules. ​

Des gains directs pour les acteurs logistiques

Conçu comme un centre logistique moderne, le port sec vise à traiter un volume important de camions par jour, avec un temps moyen de passage fortement réduit par rapport à la situation actuelle. La combinaison de parkings organisés, de files d’attente structurées, d’un guichet unique et de systèmes d’information interconnectés doit permettre de lisser les pics, de mieux ordonnancer les entrées et sorties, et de donner aux opérateurs une visibilité accrue sur leurs plannings de rotation. ​ Pour les transporteurs routiers, l’enjeu est clair. Il vise à diminuer le temps d’immobilisation non facturable, augmenter le nombre de rotations mensuelles et améliorer l’utilisation du parc. Côté chargeurs, miniers et importateurs, la promesse se traduit par des délais plus fiables, une meilleure planification des expéditions et une réduction des risques de rupture dans l’approvisionnement des usines ou des sites miniers. Les logisticiens disposent, eux, d’une base pour développer des services à valeur ajoutée de type entreposage, opérations sous douane, cross‑docking, préparation et distribution régionale. ​

Sécurisation, conformité et compétitivité

La centralisation des contrôles (douane, inspection, scanning, pesage dynamique) dans un site unique doit renforcer la traçabilité des flux et limiter les pratiques informelles qui pénalisent la performance et la transparence des opérations. En structurant les flux routiers autour de ce hub frontalier, le port sec de Kasumbalesa devient un levier de compétitivité pour l’ensemble de la communauté logistique, en transformant un point de congestion chronique en plateforme de service intégrée au service du business.