L’Éthiopie se désenclave par le port de Berbera
Un accord entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Somaliland permet à l’Éthiopie de bénéficier d’un accès à la mer. En échange, l’Éthiopie reconnaît officiellement le Somaliland.
Depuis les années 90, l’Éthiopie a perdu son accès à la mer. Le conflit avec l’Érythrée a coupé le pays de son débouché maritime. Jusque dans les années 2000, l’Éthiopie a conservé une possibilité d’utiliser les installations portuaires érythréennes. Cependant, au tournant du siècle, les relations entre les deux pays se tendent et l’Éthiopie se retrouve en situation d’enclavement.
Le port de Djibouti, porte de sortie de l’Éthiopie
Or, l’économie éthiopienne enregistre depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres. Le pays est cité en exemple pour avoir su prendre le virage vers un développement industriel. Pour maintenir sa présence sur le marché international, le pays utilise les installations portuaires de Djibouti.
Une base navale éthiopienne à Berbera
L’accord signé entre le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et Muse Bihi Abdi, du gouvernement du Somaliland, comporte deux éléments importants pour l’Éthiopie. D’une part, il prévoit un accès privilégié au port de Berbera. Selon des dépêches d’agences de presse, le Somaliland accorde une bande de 50 km à l’Éthiopie pour développer des activités portuaires et maritimes. D’autre part, l’accord accorde un espace à l’Éthiopie pour déployer une base navale.
Une première tentative en 2018
L’Éthiopie a déjà tenté d’entrer dans le port de Berbera. En effet, en 2018, le gouvernement éthiopien a pris 19% des parts dans la société en charge de la gestion du port du Somaliland, dirigée par le groupe émirati, DP World. Or, cette prise de participation est devenue caduque au fur et à mesure des années.
La reconnaissance du Somaliland par l’Éthiopie
Alors, pour bénéficier de ces avantages, l’Éthiopie accepte de reconnaître officiellement le Somaliland. En effet, ce pays réclame son indépendance de la Somalie depuis 1991. Or, à Mogadiscio, capitale de la Somalie, la signature de cet accord est un affront à « l’intégrité nationale de la fédération de la Somalie », indique un communiqué du gouvernement. Dans le même temps, la Somalie demande une réunion d’urgence du conseil de sécurité des Nations Unies et de l’Union africaine pour traiter de « l’agression éthiopienne et de son interférence dans la souveraineté nationale ».