États-Unis : une hausse des flux, avant l’arrivée de Donald Trump
Les menaces de grève dans les ports de la côte Est, celles de nouvelles taxes sur les importations et le Nouvel An chinois ont donné un élan aux importations en fin d’année.
Les ports de la côte Est des États-Unis respirent. Les menaces de grève sont écartées. Le 9 janvier, les deux partenaires sociaux, l’US Maritime Alliance pour les employeurs et l’International Longshoremen Association pour les dockers, ont trouvé un terrain d’entente.
Une protection contre l’automatisation
L’accord signé s’étale sur six ans. Il prévoit une hausse des salaires de 62%, la « protection contre l’automatisation et la semi-automatisation » dans les ports de la côte Est, une meilleure protection sociale et des conditions de départ à la retraite. Du côté syndical, ce projet d’accord doit encore être validé par la base. Les employeurs se disent satisfaits de cet accord. « Il nous permettra de moderniser nos ports en les rendant plus efficaces et en se dotant de la capacité nécessaire à maintenir l’économie américaine comme le leader dans les échanges mondiaux. » L’USMX n’aborde pas la question de l’automatisation dans son communiqué.
Une annonce tardive
Pour la National Retail Federation (NRF), organisation américaine représentant la grande distribution, « ce nouveau contrat lève les menaces de perturbations », souligne Jonathan Gold, vice-président de la NRF. Cependant, continue le responsable, cette annonce intervient tardivement. En effet, les menaces pèsent depuis le mois d’octobre. « Pour assurer leur approvisionnement, les distributeurs ont importé massivement en fin d’année les produits pour le printemps. » Une augmentation des flux aussi motivé par les annonces de Donald Trump d’augmenter les droits de douane à l’import.
La progression des trafics portuaires
Dans ce contexte, les trafics des ports ont augmenté en fin d’année. Ainsi, en novembre, Global Port Tracker constate une hausse de 14,7% du trafic conteneurisé par rapport à l’année passée. Cet outil, développé par Hackett Associates, analyse les flux dans les ports de la côte Est et Ouest d’Amérique du Nord. S’agissant du mois de décembre, Global Port Tracker estime que le trafic progresse de 19,2% à 2,2 MEVP. Ce chiffre représente une estimation puisque bon nombre de ports analysés n’ont pas encore publiés leurs chiffres.
Un trafic de 25,6 MEVP en 2024
Ainsi, au global, le trafic de 2024 des ports, selon Global Port Tracker, devrait atteindre 25,6 MEVP, soit une hausse de 15,2% par rapport à 2023. Avant les jours de grève dans les ports de la côte Est et les élections de novembre, Hackett Associates a estimé le trafic annuel à 24,9 MEVP. L’effet Trump et les menaces de grèves ont dont lourdement impacté les trafics des ports américains. « Nous avons évité une grève de justesse mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’effets. Les chargeurs ont anticipé. Ils ont massivement importé en décembre et pour le mois de janvier », indique Ben Hackett, fondateur de Hackett Associates.
La progression de 10,7% des exportations chinoises
Cette tendance américaine n’est pas isolée. En Chine, les exportations connaissent un nouveau dynamisme. Selon les chiffres des Douanes chinoises, les exportations ont augmenté de 10,7% en décembre, comparativement à l’année passée. Une hausse liée au Nouvel an chinois et à l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche. Les exportations chinoises bénéficient aussi d’un Yuan faible qui leur permet d’être compétitif à l’international. Le gouvernement de Pékin cherche, dans l’exportation, des alternatives à la baisse de la demande intérieure. Même si des signes d’amélioration semblent se dessiner pour les prochains mois, la croissance économique patine.
Les importations chinoises à la hausse
Outre le dynamisme des sorties, les importations connaissent aussi une progression. Selon les Douanes chinoises, citées par Reuters, elles augmentent de 1% en 2024 par rapport à 2023. Ce rebond des entrées intervient après six mois de baisse. En effet, selon les chiffres des Douanes, les importations chinoises ont affiché des variations négatives depuis juillet. Ces flux sont tirés par les minerais et les produits agricoles. Ainsi, en 2024, les importations de minerais de fer en Chine battent des records. Elles profitent de prix bas mais aussi d’une demande accrue d’acier. Du côté des produits agricoles, la Chine s’est ruée sur le soja américain. Les acheteurs chinois ont voulu sécuriser leurs approvisionnements avant l’investiture du prochain président.