Marchés : les vracs secs pessimistes et les vracs pétroliers optimistes
Du côté des vracs secs, les perspectives sont ternes. La situation dans le monde du pétrole s’annonce meilleure, sous certaines conditions.
Si le marché du pétrole aborde l’année positivement, du côté des vracs secs, l’humeur n’est pas à la fête. Le 28 janvier, la Chine entre en léthargie économique avec les fêtes du Nouvel an. Une période de calme qui dure de deux à trois semaines. Cette interruption intervient dans un contexte économique général terne. « Les tentatives du gouvernement chinois de stimuler son économie et relancer le secteur immobilier se montrent infructueuses », indique le courtier de fret Xclusiv. Dans ce contexte, les opérateurs restent attentistes.
Dry Baltic Index : retour à l’été 2023
Ainsi, les indices pour le vrac sec du Baltic Index pour les vracs secs marquent le pas. Avec 966 points enregistrés à la mi-janvier, ils se retrouvent à un niveau bas pas atteint depuis juillet 2023. Et cette tendance générale se décline dans les différentes catégories de navires. Par conséquent, le BCI, Baltic Capesize Index, varie à la marge autour des 1100 points. Il frôle le plancher touché en septembre 2023. Pour sa part, le BPI, Baltic Panamax Index ne se porte guère mieux. À 953 points, il tangente son niveau de juillet 2023. Et cette orientation se confirme pour des navires plus petits comme les Supramax et les Handysize. Les niveaux des taux de fret retournent à leur plancher de juillet 2023.
30 pays pour changer la règlementation
Du côté des vracs pétroliers, la situation évolue. L’initiative d’une coalition de 30 pays visant à s’attaquer à la flotte clandestine pour transporter le pétrole russe semble avoir un effet. Soutenu par l’UE et Intertanko, cette révision des règlementations internationales marque un changement dans l’approche de ce phénomène.
Les sanctions américaines produisent des effets
De plus, la décision de Washington de prononcer des sanctions contre plusieurs sociétés russes opérant dans le gaz et le pétrole porte ses fruits. « Cette approche globale a déjà eu un impact sur les exportations de pétrole brut russe, qui sont tombées à leur plus bas niveau depuis août 2023. La réaction haussière du marché est encore amplifiée par les attentes de sanctions supplémentaires contre l’Iran par le futur locataire de la Maison blanche », souligne Xclusiv. Si elle se confirme, cette décision créera une double contrainte sur l’offre mondiale de pétrole. La capacité de l’Opep à compenser toute réduction de la production iranienne pourrait contribuer à stabiliser les perturbations de l’offre.
L’Inde avance ses pions
Outre ces mesures, les États-Unis entrent dans une nouvelle phase d’expansion de sa production pétrolière. Les champs du golfe du Mexique doivent dynamiser la production du pays. Au total, les États-Unis attendent une production de plus de 2 Mb/j en 2025. De plus, l’Inde annonce vouloir augmenter sa capacité de raffinage. Une bonne nouvelle pour le marché du pétrole. Ainsi, le courtier de fret Xclusiv indique que cette augmentation peut atteindre 20% à 309 Mt d’ici à 2028. L’Inde voit sa demande intérieure augmenter. Par ailleurs, le pays tente de se positionner sur le marché européen pour les produits raffinés. Il reste que l’Inde s’approvisionne en partie auprès de la Russie et de l’Iran. Les sanctions contre ces deux pays risquent d’affecter les ambitions pétrolières du pays.
La croissance de la demande s’affaiblie
Quant à la demande, l’IEA (l’Agence internationale de l’énergie) table sur une demande en légère baisse de la croissance à 1,05 Mb/j (million de barils par jour). Les premières prévisions pour 2025 de l’IEA tablaient à 1,1 Mb/j. Pour mémoire, en 2024, la demande s’est établie à 940 000 b/j. Selon l’organisation internationale, outre le tassement de la croissance économique chinoise, la demande en pétrole est aussi sujette à la consommation des particuliers. Or, le développement de la voiture électrique dans de nombreux pays et le réchauffement climatique affectent la filière.