Ferroviaire : Camrail et Camalco renforcent leurs investissements
L’opérateur ferroviaire camerounais, Camrail, et le minier du site de Minim-Martap, Camalco, renforcent leurs investissements pour favoriser l’acheminement de la bauxite vers les ports.
La concession de la mine de bauxite de Minim Martap, dans la région de l’Adamaoua, au Cameroun, est confiée à Camalco. Cette société, filiale de Canyon Ressources, groupe minier australien, prévoit de donner les premiers coups de pioche au début de 2026. Les premières exportations de bauxite au cours du premier semestre de cette même année.
Privilégier le ferroviaire

Dans son projet de concession, le minier australien se fixe comme objectif d’exporter sa production par les deux ports camerounais, à savoir Douala et Kribi. Le pré acheminement portuaire se fera par voie ferroviaire. Dans ce contexte, Camalco et Camrail, concessionnaire ferroviaire, filiale d’AGL, s’associent sur les investissements. Pour mémoire, Camalco est partenaire financier de Camrail en détenant 9,1% du capital de l’opérateur ferroviaire. Camrail et Camalco sont actuellement dans les dernières étapes de négociations. Elles visent à augmenter la participation de Camalco dans Camrail. L’objectif est de mettre le chemin de fer au centre des opérations logistiques des exportations.
Des pratiques minières responsables
La collaboration entre les deux sociétés illustre la complémentarité entre le secteur ferroviaire et le secteur minier. « Ces investissements conjoints sont une garantie de pratiques minières responsables, sûres et économiquement viables, générant des opportunités pour les communautés locales et de la croissance pour l’économie nationale », soulignent dans un communiqué conjoint les deux structures.
Renforcer les sections les plus sensibles du réseau ferroviaire
Le projet transportera la bauxite jusqu’au port de Douala par voie ferroviaire. Ainsi, pour faciliter le démarrage des opérations en 2026, Camalco investit 7 M$ dans la réhabilitation des sections clés du réseau ferroviaire. Cet investissement initial vise à accélérer le début du transport du minerais. Il doit renforcer immédiatement les sections les plus sensibles de l’infrastructure en anticipation du plan quinquennal prévu pour le premier semestre 2027. Par ailleurs, Camalco ajoute une enveloppe de 85 M$ au cours de la période 2026 à 2029. Le minier australien souhaite atteindre un rendement de 10 Mt par an. Pour cela, il a besoin d’une infrastructure ferroviaire fiable.
L’acquisition de matériel par Camalco
Outre ces investissements dans l’infrastructure, Camalco se dote de matériel. Ainsi, elle a passé un contrat avec CRRC pour l’achat de 22 locomotives diesel. Elle a aussi acquis 560 wagons ouverts auprès de Texmaco Rail C Engineering en Inde. Ce contrat avec le constructeur indien est assorti d’une option pour 1040 wagons supplémentaires.
Des opérations minières responsables
Enfin, pour garantir une maintenance, selon les normes, Camalco a signé un contrat de service de maintenance de 20 ans avec Camrail. Dans le même temps, la société minière poursuit ses travaux de développement, la mobilisation des équipements, la mise en place des infrastructures de chargement et de transport, ainsi que la coordination avec les autorités et les partenaires logistiques. Ces étapes sont cruciales pour garantir des opérations minières durables et compétitives.
Camrail a investi 300 Md FCFA
De son côté, Camrail continue ses investissements. Concessionnaire du réseau ferroviaire camerounais depuis 1999, la filiale d’AGL a investi 300 Md FCFA (457,2 M€). Des sommes consacrées à l’entretien et la rénovation du réseau. En 26 ans, le concessionnaire a ainsi réhabilité un tiers du réseau. Par ailleurs, Camrail a acquis une trentaine de locomotives. « Actuellement, Camrail entre dans une nouvelle phase de renforcement de ses capacités de traction et de transport avec la prochaine livraison de quatre locomotives et de 100 wagons plateformes », ajoute le concessionnaire. Enfin, elle a acquis, sur ses fonds propres, des lignes de rail de 54 kg pour un montant de 3,3 Md FCFA (5,03 M€). Elles permettent d’assurer des transports avec des trains plus lourds.