Corridors et logistique

La CCNR publie son rapport annuel 2024

La CCNR a publié le 14 novembre, son rapport annuel sur l’état du marché fluvial en 2024. Le trafic progresse mais de nombreux défis demeurent.

Le 14 novembre, la Commission centrale de la navigation du Rhin (CCNR) a publié son rapport annuel sur l’année 2024. Elle y détaille les chiffres des transports et des investissements réalisés par les États européens. Ces volumes dépendent de l’état du commerce mondial. Or, en 2024, les crises politiques et économiques se sont succédées. Au final, sur l’année, les échanges internationaux enregistre une progression de 3,3%. Cependant, « en Europe, le transport de conteneurs s’est brièvement redressé, mais les perturbations persistantes en mer Rouge et les nouvelles mesures protectionnistes ont continué à peser sur les routes maritimes empruntées et les coûts », note la CCNR.

Une hausse tirée par les vracs agricoles

Des conditions qui se sont répercutées directement sur le trafic fluvial du Rhin. Ainsi, en 2024, les volumes rhénans atteignent 284,5 Mt. Des volumes en hausse de 2,6% d’une année sur l’autre. « Un résultat supérieur même si la tendance générale reste orientée à la baisse », souligne le rapport de la Commission. Une progression tirée par les vracs agricoles, les produits alimentaires et les produits chimiques. D’un autre côté, les matériaux de construction, sable et graviers notamment, et le charbon reculent. Enfin, le transport de conteneurs sur le Rhin a augmenté de 2 % par rapport à 2023 à environ 29 Mt. Une reprise du trafic après deux années consécutives de baisse de ce courant. En EVP, le taux de croissance était de +3,8% pour l’ensemble du Rhin (+4,2 % pour le Rhin traditionnel et +3,6 % pour le Rhin inférieur néerlandais).

Le Danube retrouve des couleurs

Du côté du Danube, la situation est sensiblement identique. En 2024, les volumes progressent. Ils atteignent 6,5 Mt, selon les chiffres de Via Donau. Un trafic en progression de 8,8% d’une année sur l’autre. Cependant, les trafics du Danube enregistrent une forte baisse comparativement aux flux avant le conflit en Ukraine. Ainsi, entre 2020 et 2024, le Danube perd 20,2% de son volume. Une tendance qui s’explique par le conflit en Ukraine. En effet, dès le mois de février 2022, les ukrainiens ont exporté une partie de leur céréale par les ports danubiens. La mise en place des « corridors maritimes en mer Noire » a ralenti ce processus. La fin de ces corridors et la route empruntée par les navires céréaliers en mer Noire, en évitant les eaux internationales, se répercutent sur les trafic des ports du Danube.

Conteneurs : une hausse de 3,6% à 5,7 MEVP sur le Rhin

Le trafic conteneurisé des voies navigables européennes atteint 5,7 MEVP en 2024. Un volume en croissance de 3,6%. En tonnes, ce trafic augmente plus faiblement. Il totalise 47 Mt en hausse de 2,7%. Ce secteur pèse de plus en plus. Il représente en 2024, 9,3% du trafic des voies navigables européennes. Plus en détail, le trafic de conteneurs se concentre sur les pays rhénans ( Pays-Bas, Belgique, Allemagne, France, Suisse et Luxembourg). Ces pays rassemblent 99,3% du trafic fluvial conteneurisé. En 2024, le transport de conteneurs mesuré en EVP a augmenté de +3,6 % aux Pays-Bas, de +3,2 % en Allemagne et de +5,5 % en France. Par ailleurs, il recule de -0,5 % en Belgique. Les 41Mt conteneurisées aux Pays Bas (+3,4 %) placent ce pays en tête du transport fluvial de conteneurs en Europe.

Des taux de fret élevés même sans les basses eaux

L’analyse de la CCNR s’étend sur les niveaux des taux de fret. Ils dépendent en partie du niveau des eaux. En effet, plus le niveau baisse, plus les taux augmentent par les armateurs. Ils compensent la perte d’exploitation par des taux unitaires plus élevés. Alors, quand en 2024 le Rhin n’a connu aucun jour de basses eaux, les taux de fret ont démenti la règle. Ils enregistrent une hausse sensibles. Ils se sont positionnés à des niveaux plus élevés qu’en 2022, lors des dernières basses eaux. Une augmentation qui s’explique, selon la CCNR, « par les tensions à la hausse qui s’exercent sur les coûts d’exploitation en raison de la pénurie de personnel, ce qui entraîne une augmentation des coûts de personnel. »