Ports

Afrique : la logistique portuaire en plein développement

D’Abidjan à Accra en passant par Lomé, la logistique portuaire en Afrique de l’Ouest connaît des développements. À Abidjan, le nouveau terminal à conteneurs reçoit ses premiers navires. Au Ghana, l’idée de créer une compagnie maritime nationale renaît. Dans le même temps, le port de Lomé affiche une contraction de son trafic.

Dans le port d’Abidjan, le MSC Floriana a accosté au nouveau terminal à conteneurs concédé à Côte d’Ivoire Terminal, une co-entreprise entre Bolloré Ports et APM Terminals. Le 12 octobre, le navire a accosté au terminal pour « évaluer, après 50 heures de travail, les opérations de déchargement et de chargement du navire par les portiques de quai et le traitement des conteneurs sur le parc, grâce aux portiques RTG et aux tracteurs électriques Gaussin », indique un communiqué de Bolloré Ports.

Abidjan augmente sa capacité

Ces tests interviennent à un mois du lancement des opérations du nouveau terminal à conteneurs du Port autonome d’Abidjan. Les cérémonies d’inauguration de ce terminal sont prévues pour le mois de novembre, nous ont confié des responsables de Bolloré Port. L’addition de ce terminal au port d’Abidjan le propulsera parmi les premiers ports ouest africain en capacité. Il entrera dans le cercle fermé des ports disposant de deux terminaux à conteneurs en Afrique de l’Ouest.

Lomé a souffert au premier semestre

Malgré tout, le port ivoirien reste derrière le port de Lomé, premier port ouest africain en nombre de conteneurs manutentionnés. En 2021, le port togolais a réalisé un trafic de 1,6 MEVP. Or, sur les six premiers mois de l’année, indique le site Togo First, le port de Lomé affiche une contraction de ses trafics. Globalement, le port enregistre une baisse de 6% de son trafic global, continue le site internet. Cette baisse de trafic ne doit pas cacher le bon score réalisé par les trafics d’import et d’export qui progressent, respectivement, de 10,8% et de 19,3%.

Une baisse plus sur le transbordement

En 2021, les trafics de transbordement ont représenté 70% des volumes. La baisse constatée sur le premier semestre semble être principalement liée à ce courant. Le port de Lomé dispose d’un terminal à conteneurs géré par la filiale manutention de MSC, TIL, et d’un autre par Bolloré Ports. Le premier réalise 70% du trafic conteneurisé. Une des explications avancées par le site internet togolais tient aux perturbations des chaînes logistiques et à la hausse des taux de fret au cours de ces six premiers mois.

Le retour des compagnies maritimes africaines

Ces variations de trafic dans les ports de la côte occidentale d’Afrique n’ont pas enlevé l’envie des opérateurs de voir la renaissance des lignes maritimes nationales. Au Ghana, selon plusieurs sources, les transitaires sont excédés de payer des taux de fret à des compagnies maritimes étrangères. Ils demandent la mise en service d’une compagnie maritime nationale. Une telle expérience a existé, au sortir de la colonisation, avec la création de nombreux armements. Ils ont tous été soit racheté soit liquidé en raison de difficultés financières. L’association des transitaires ghanéens souhaite tirer des leçons de ces expériences et faire revivre la Black Star Shipping Line.

La fin du mouvement social de Transnet

Enfin, au sud du continent, en Afrique du Sud, le principal syndicat des ouvriers de Transnet, société d’État qui gère notamment les ports, a appelé à la reprise du travail. Depuis le 6 octobre, les salariés de Transnet mènent une grève pour des revalorisations salariales. Après plusieurs rounds de négociations, le syndicat Untu et la direction de Transnet ont trouvé un accord de hausse des salaires sur les trois prochaines années.

Le travail reprend en mode dégradé

L’accord entre les parties prévoit une hausse de 6% des salaires cette année, 5,5% en 2023 et 6% en 2024. Le syndicat Untu, qui représente 54% des salariés de Transnet, a annoncé le retour des salariés à leur poste dès le 18 octobre. Hapag Lloyd donne l’évolution de la situation dans les ports sud-africains pour ses navires. Le 19 octobre, l’armement allemand annonce le retour au travail des terminaux de Durban et de Cape Town avec des équipes réduites.