Corridors et logistique

Les ports chinois pris dans la tourmente du Covid 19

Le 6 mars, lors de la présentation des résultats, le groupe CMA CGM constate une reprise d’activité avec la Chine. Quelques jours plus tôt, lors de son point mensuel avec la presse, fin février, le porte-parole du ministère chinois du commerce reconnaît les difficultés dans des ports et sur les chaînes logistiques.

Le crack boursier du 9 mars liées aux incertitudes du coronavirus, Covid 19, et la baisse soudaine des prix du baril pendant le week-end, les yeux sont braqués sur la Chine. Le premier importateur de pétrole et l’atelier du monde va-t-il redémarrer ?
La réponse paraît plutôt positive du côté du groupe CMA CGM. Le p-dg du groupe armatorial français, Rodolphe Saadé, a souligné les premiers signes positifs de la reprise. « Nous observons une reprise de l’ativité en Chine avec des usines de nouveau opérationnelles et des exportations en hausse ». Le bout du tunnel est en ligne de mire. Cette reprise économique serait bienvenue dès lors que les deux premiers mois de l’année ont été difficile pour l’ensemble des opérateurs de la chaîne de transport. « Nous avons adapté notre offre de service maritimes, a continué Rodolphe Saadé. Grâce à Ceva, nous avons été à même de proposer à nos clients des solutions alternatives pour éviter les ruptures de chaîne ».

Se tourner vers d’autres ports

Depuis le déclenchement de la crise du Coronavirus en Chine, l’Empire du milieu vit une situation difficile. Le 20 février, lors de la conférence de presse hebdomadaire du ministère chinois du commerce, Li Xingqian, directeur de ce ministère, est revenu sur le blocage dans les ports chinois de conteneurs de viande congelée. Face à cette situation, le ministère du commerce, conjointement avec ses homologues du ministère des transports, a ouvert sur la plate-forme nationale les disponibilités d’espace dans les autres ports chinois pour éviter d’autres blocages et redonner de la fluidité à la chaîne logistique. Le directeur du ministère du commerce a aussi rappelé qu’outre les ports de Shanghai et de Tianjin qui peuvent arriver à saturation, d’autres ports comme Guangzhou, Shenzhen, Xiamen ou Dalian, disposent d’espaces pour recevoir les nouveaux conteneurs sous température dirigée. « Il s’agit là d’une situation temporaire et de soucis localisés dans certains ports. Les solutions sont apportées et devraient pouvoir reprendre leur cours normal avec la fin de la crise », a assuré Li Xingqian.

Un plan de relance des ports chinois

Le 5 mars, lors de la conférence de presse hebdomadaire du ministère chinois du commerce, les responsables ont rappelé que traditionnellement le commerce extérieur chinois subi une baisse en raison des congés pour le Nouvel an. Avec le réchauffement des températures des dernières semaines, il apparaît que les entreprises reviennent à leur niveau d’avant la crise. « À ce jour (le 5 mars, ndlr), le retour au travail et la production s’accélèrent. Les principales sociétés exportatrices du Zhejiang et de la région de Tianjin sont revenues à leur niveau d’avant la crise. Dans les régions du Guandong, Jiangsu, Shanghai et Chongqing, la production et le retour à l’emploi dans les sociétés sont revenus à 70% de leur niveau habituel. Alors que les mesures en faveur du commerce extérieur produisent leurs effets, le retour de la production dans de nombreuses régions, nous pensons que les importations et exportations chinoises devraient rapidement revenir à leur niveau ».
Face à ce regain d’activité en Chine et pour permettre aux entreprises de retrouver une fluidité dans leurs chaînes logistiques, le ministère des transports chinois a décidé d’un plan de relance en offrant une réduction sur les droits de ports. Selon la circulaire diffusée par le ministère, la baisse des droits de ports devrait aller jusqu’à 20% du montant entre le 1er mars et le 30 juin. Une mesure qui devrait permettre d’économiser 380 M Yuan (environ 47,8 M€) pour les exportateurs. La circulaire précise que « les opérateurs portuaires sont incités à donner une préférence aux petites et micro entreprises touchées par le Coronavirus ».