Politique

La Feport passe de l’ambition à la réalité dans les nouvelles technologies

L’assemblée générale de la Feport, qui s’est déroulée le 3 décembre, a abordé les questions liées aux Nouvelles technologies. Ce qui était, il y a peu, une ambition est devenue aujourd’hui une réalité.

L’assemblé générale de la Feport s’est déroulé le 3 décembre. Après une année marquée par la crise sanitaire, l’organisation européenne des opérateurs privés de terminaux a souligné l’implication de ses membres pour éviter la rupture de la chaîne logistique. « Même si la crise de la Covid 19 a perturbé le fonctionnement de certaines entreprises, la résilience de l’industrie de la manutention et de la logistique a permis de mener le chantier de la digitalisation et de la standardisation », indique un communiqué de l’organisation.

TIC 4.0: publication de standards au premier trimestre

Au cours de cette assemblée générale, les opérateurs privés de terminaux ont abordé les travaux menés par le Comité sur les nouvelles technologies (TIC 4.0). La standardisation et le partage de données sont apparus être des éléments essentiels tant pour la digitalisation de l’industrie portuaire que pour la décarbonation du transport maritime et des activités portuaires.

Le travail mené par ce Comité technique avance. Il se concentre sur les critères techniques des différents équipements portuaires. Un travail mené en coopération avec les clients de ces opérateurs, surtout les manutentionnaires. Par ailleurs, après la création de DCSA (Digital Container Shipping Association), qui regroupe surtout des opérateurs maritimes, les deux organisations, TIC et DCSA, ont décidé de coopérer pour publier des standards internationaux. La publication est prévue pour le premier trimestre 2021. « Il s’agit pour notre industrie d’une avancée importante. Cela va nous permettre d’aller plus loin dans la standardisation et l’échange d’informations entre les différents acteurs de la logistique portuaire », nous a confié Lamia Kerkoudj-Belkaid, secrétaire générale de la Feport.

Comparer les performances des équipements

La création de ce comité date de juin 2018. Il regroupe les membres de la Feport et ceux de la Pema (Port Equipment Manufacturers Association). Son premier objectif a été de poser les définitions des concepts et des termes techniques utilisés dans l’industrie de la manutention. Cette première étape doit avant tout permettre de comparer la performance des équipements. Elle sera ensuite une étape vers la standardisation dans l’industrie.

Soutien à iTerminals

Lors de cette réunion, la Feport a rappelé son soutien au projet européen iTerminals. Il doit permettre à la filière portuaire d’entamer la quatrième révolution industrielle du secteur au travers de la digitalisation et le partage de données grâce à la standardisation et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour les terminaux à conteneurs.

Green Deal: la Feport prête à intégrer ce dispositif

Le deuxième sujet traité au cours de cette assemblée a eu trait aux conséquences du Green Deal adopté par la Commission européenne. « Nous serons attentifs au contenu de la nouvelle Stratégie intelligente et durable de la mobilité qui va être proposée pa Commission mobilité durable et smart. Nous espérons qu’elle permettra à l’industrie portuaire de participer à ces objectifs tout en préservant les emplois de ses salariés et à demeurer compétitive », a souligné Lamia Kerkoudj-Belkaid.

Dans ce contexte, la secrétaire générale de la Feport insiste sur les choix qui vont se poser pour les manutentionnaires. « Nous sommes disposés à accompagner le verdissement des ports en Europe. Il n’en demeure pas moins qu’il n’existe pas encore de consensus sur ce que seront les soutes de demain. Or, pour offrir aux armements un service, nous devrons investir lourdement. Avant qu’une offre sorte du rang, il nous faudra environ une décennie. » En effet, entre le GNL, choisi par CMA CGM, l’ammoniac, préféré par Mærsk, l’hydrogène, vers lequel s’oriente Hapag Lloyd, les choix ne sont pas arrêtés.

Quid de la fiscalité

De plus, continue Lamia Kerkoudj-Belkaid, la Commission européenne ne s’est pas encore prononcée sur le maintien des exonérations fiscales de ces différentes sources de soutes. Tout un schéma qui nécessite de prendre des positions avant de voir des investissements importants réalisés par les opérateurs de terminaux.

Concurrence: le sujet reste entier

Enfin, troisième thème évoqué par les membres de la Feport, l’égalité de traitement en matière fiscale dans le marché européen. Un sujet important pour les opérateurs de terminaux qui ont interpellé à plusieurs reprises la Commission européenne à ce sujet. La concurrence avec des opérateurs étrangers subventionnés par leurs États demeure aussi un sujet. 

Pour conclure cette assemblée, le président fraîchement réélu de la Feport, Gunther Bonz, a souligné l’importance de cette filière.

« L’année 2020 a été difficile. Elle a démontré l’importance des travailleurs et notamment dans le secteur portuaire. Le support de la Commission européenne et du Parlement sont essentiels pour avancer sur des dossiers comme la sécurité des ouvriers à bord des navires, la concurrence juste et loyale entre les acteurs de la chaine logistique maritime et la compétitivité du secteur. »