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Le port de La Rochelle confirme sa place de second pôle céréalier français

Le Grand port maritime de La Rochelle a terminé l’année 2019 sur une note positive. Il a vu ses trafics progresser globalement pour atteindre 9,7 Mt. Les filières traditionnelles du port charentais confirment leur bonne santé.

En 2019, bon nombre de ports français se cachent en raison des mouvements sociaux de fin d’année. Pour beaucoup, il s’agit d’une année 2019 qui se calcule sur 11 mois. En Charente, le Grand port maritime de La Rochelle semble être passé entre les gouttes. Si le trafic global a accusé une baisse sur les deux derniers mois de l’année, les dix autres mois de 2019 ont permis de compenser ces diminutions. En décembre, le trafic s’est réduit de 8,6% et de 4,6% en novembre. Sur l’ensemble de l’année, le trafic global reste positif avec une hausse de 1,6% à 9,7 Mt. L’objectif fixé par la direction du Grand port maritime de dépasser les 10 Mt est toujours dans le viseur. Il faudra attendre une année de plus pour réaliser l’objectif.
Le détail des trafics par filières confirme la position de La Rochelle dans le trafic céréalier en France. Avec 4,1 Mt, les céréales ont enregistré une progression de 5,2%. Premier courant, le blé tire cette filière avec une hausse de 9,4% à 3,1 Mt. L’orge s’inscrit dans la même tendance avec une hausse de 20,6% à 860 880 t. Des trafics qui auraient pu révéler une performance si le maïs et les oléagineux n’avaient pas régresser au cours des douze mois de 2019.
Second courant majeur du port charentais, les produits pétroliers ont progressé de 2,3% à 2,9 Mt. Les dérivés non énergétiques ont largement participé à cette progression avec une hausse de 8,8% à 213 180 t contre une baisse de 1,7% des dérivés énergétiques à 2,6 Mt. Ces deux courants totalisent à eux seuls environ 72% du trafic total du port charentais.

La pâte à papier perd 25%

L’autre principal poste des trafics rochelais est à mettre au crédit des produits forestiers. Avec 645 297 t, cette filière a perdu 23,5% de son volume en 2019. Une diminution qui se décline sur tous les produits à l’exception des sciages qui voient leur trafic progresser de 7,9% à 54 873 t. Selon Infoéco, le groupe Thébaut, basé à Niort, s’est dit déçu des conséquences des mouvements sociaux en France et a déclaré vouloir faire transiter ses importations de bois pour faire du contre plaqué par les ports belges et espagnols. D’un autre côté, la pâte à papier, premier flux des produits forestiers, accuse pour sa part un repli de 25,7% à 541 088 t. Une baisse importante d’autant plus que ces produits sont ensuite transportés par voie ferroviaire jusque la région Lyonnaise.
Pour continuer par ordre d’importance des trafics, les vracs agricoles, engrais manufacturés et produits pour l’alimentation animale augmentent de 11% à 868 608 t. La baisse des engrais manufacturés tient à la production agricole qui tend vers une agriculture plus raisonnée dans la région. Quant à la hausse des trafics pour l’alimentation animale, qui a presque doublé en 2019 (+95% à 270 711 t), elle vient en complément des trafics réalisés sur les ports de Lorient et Nantes pour la filière bovine du sud-ouest de la France.

55% du trafic en import

Les produits pour la filière BTP ont connu une année 2019 plutôt terne avec une baisse de 5,6%. Tant le sable que les autres produits du BTP perdent du volume en raison d’un ralentissement de la construction dans la région. Depuis presqu’une décennie, ce trafic n’a eu de cesse de progresser et atteint aujourd’hui un palier.
Enfin, dans les trafics de diverses, les conteneurs continuent de progresser. Ils augmentent de 27,9% à 8 415 EVP. Certes, le port de La Rochelle ne joue pas en première division mais enregistre une croissance continue de son trafic conteneurisé au cours des dernières années. En 2019, les mois d’avril, juin et octobre ont totalisé un trafic mensuel de plus de 1000 EVP.
Le Grand port maritime de La Rochelle reste majoritairement un port d’importation. 55% de ses trafics, soit 5,4 Mt sont en entrée quand le solde, soit 45% ou 4,3Mt le sont en sortie. Des chiffres qui sont aujourd’hui en évolution vers un plus grand équilibre des flux puisqu’en 2018 la répartition entre les entrées et les sorties se faisait à 57% et 43% respectivement.